Vote contre logement ? La wilaya d’Alger a réagi promptement aux informations données, hier, par certains titres de la presse, selon lesquelles le relogement des habitants des bidonvilles est conditionné à leur participation à la dernière élection présidentielle.
«Faux !», rétorque l’administration dirigée par Abdelkader Zoukh, wali de la capitale. «Les services de la wilaya d’Alger précisent définitivement, et pour ne laisser aucun doute s’installer chez les citoyens qui ont longtemps souffert des conditions de vie difficiles, que la copie de la carte de vote n’a jamais été exigée dans le dossier de demande de logement social», affirme la wilaya d’Alger dans un communiqué rendu public, hier après-midi, rappelant que les seuls documents demandés sont : une copie de la pièce d’identité, un extrait de naissance n°12, une fiche familiale et une photo d’identité.
Le même communiqué souligne toutefois, que «les services de l’administration locale peuvent user de tous les moyens légaux que leurs confèrent la loi pour contrecarrer les usurpateurs». La wilaya d’Alger cite, dans ce sens, «les enquêtes de terrain et la consultation du fichier national du logement». «La copie de la carte de vote n’est pas exigée et des mesures fermes seront prises à l’encontre de celui qui la demande aux candidats au logement», ajoute-t-on dans le même communiqué.
Le démenti de la wilaya d’Alger intervient au moment où certaines communes d’Alger exigent bel et bien l’introduction, dans le dossier de demande de logement et de recours, une photocopie de la carte de vote.
C’est le cas notamment dans la commune de Dar El Beïda qui a affiché, le 15 mai 2014, un avis aux habitants des bidonvilles. Dans cet avis, dont nous avons obtenu une copie, il est demandé aux concernés de présenter leur dossier aux représentants des comités de quartier, en précisant la nature des documents devant être fournis, dont la copie de la carte de vote. Pourquoi ce document est-il si important pour les services chargés du relogement des citoyens ? Depuis quand la copie de la carte de vote est-elle devenue un document essentiel dans un dossier administratif ou de demande de logement ? Les soupçons sur la volonté de l’administration ont été suscités par l’actuel wali d’Alger, Abdelkader Zoukh.
Omettant que le vote est un droit constitutionnel du citoyen, ce dernier a menacé les candidats au logement à Alger d’être exclus du relogement s’ils ne votaient pas. Sa déclaration, faite avant la présidentielle du 17 avril dernier, a fait le tour d’Alger et a provoqué des critiques acerbes à son égard. Devant l’ampleur de la polémique, Abdelkader Zoukh recule en tentant d’expliquer le fond de sa pensée. Mais l’avis de la commune de Dar El Beïda fait, aujourd’hui, resurgir la polémique sur la volonté de M. Zoukh de punir ceux qui ont boudé les urnes en avril dernier
Source: El Watan