Vers 10 heures du matin, plusieurs dizaines de manifestants ont barricadé la route à l’aide de pneus enflammés et autres blocs de pierres afin d’interpeller les pouvoirs publics.
Les demandeurs de logements au niveau de la localité de Kallous, relevant de la commune d’Aomar (25 km à l’est de Bouira), ont fermé, hier, la RN05 afin d’exiger la distribution des 150 logements entrant dans le cadre du programme de résorption de l’habitat précaire (RHP). Ainsi, aux alentours de 10 h du matin, plusieurs dizaines de manifestants ont barricadé la route à l’aide de pneus enflammés et autres blocs de pierres, afin d’interpeller les pouvoirs publics, à leur tête le P/APC d’Aomar et le chef de daïra de Kadiria, pour accélérer l’opération de distribution de ces logements tant attendus. “Nous vivons dans des conditions inhumaines ! On nous a promis que nous allons être relogés en juin 2015, une année plus tard, nous vivotons toujours dans des taudis datant de l’ère coloniale”, indiquent les protestataires. Certains d’entre eux, à l’image de Kamel F., un villageois de Kallous, père de 6 ans enfants dont deux souffrant de problèmes respiratoires, crient à la “hogra” et au “mépris” des autorités locales. “Nous sommes considérés comme des parias par les autorités ! On vit comme des animaux en cage”, s’est-il écrié. “Cela fait près de 60 ans que notre situation va de mal en pis sans qu’aucun responsable ne lève le petit doigt pour nous ! Je suis las de cette misère, las de cette vie, marre de voir mes enfants grandir parmi les rats et les moustiques ! Pourquoi tant de mépris, pourquoi tant de négligence et de souffrance. Pourquoi?”, s’est-il interrogé. Et d’ajouter en racontant une anecdote qui fait froid dans le dos : “Vous savez, ma fille, qui voulait fêter son douzième anniversaire avec ses amies et camarades de classe, m’avait demandé d’organiser une petite réception. Alors, je lui dis de les ramener chez nous et fêter son anniversaire comme il se doit. Eh bien, figurez-vous ce qu’elle m’avait répondu avec l’innocence de son âge : Papa, j’ai honte de ramener mes amies ici. Je ne veux pas qu’elles voient où j’habite.” D’autres citoyens en colère ont saisi cette occasion afin d’exiger le revêtement de la route qui mène à leur village, laquelle est impraticable, notamment en temps de pluie. En effet, et d’après certains contestataires, les services municipaux ont été à maintes reprises saisis afin de procéder à la réfection des routes, mais en vain. Vers 11h30, les protestataires, et après avoir reçu des “assurances” de la part des services de l’ordre, ont finalement décidé de libérer la voie.
Source: Liberté Algérie le 03-09-2016