Le président du directoire de la SGP Indjab aborde sur l’évolution des entreprises publiques opérant dans le secteur de la construction de logements. Le portefeuille détenu par la SGP veut être dans cette dynamique imprimée au secteur de l’habitat avec comme objectif d’obtenir 15% de parts de marché dans la réalisation de logements. Est-ce jouable ?
Liberté : Pouvez-vous nous présenter Indjab, dont vous êtes le président du directoire ?
Mohamed Yassine Hafiane : La SGP Indjab est un outil de réalisation de logements dans le cadre de programmes établis par le gouvernement. Son objectif c’est de livrer le maximum de logements par an. Indjab, c’est 42 entreprises, 12 bureaux d’études, 5 nationaux et 7 régionaux, 22 000 travailleurs…. Sommairement, la configuration actuelle de la SGP comprend quatre grands groupes : OLA construction avec sept filiales, Sogcor avec dix filiales, Injiaco, avec huit filiales, et enfin Grepco avec treize filiales. Les treize bureaux d’études sont répartis comme suit : quatre bureaux au centre, deux à l’ouest, six à l’est, et un au sud.
Des projets de construction de logements ont été mis en chantier, d’autres le seront dans les mois à venir. Quel regard portez-vous sur l’évolution d’Indjab dans cette dynamique ?
Deux faits marquants sont à retenir : la SGP a eu droit à un programme d’assainissement. Et, les 56 entreprises en ont bénéficié. En tout, 22 milliards de dinars ont été injectés dans des opérations d’assainissement, ce n’est pas rien. Les entreprises qui sont dans le portefeuille d’Indjab ont également bénéficié de 37 milliards de dinars d’investissements. Cela, nos entreprises en avaient besoin, parce que la SGP accusait du retard en matière d’investissement ; c’est à partir de 2013 qu’elle a commencé à avoir les premiers équipements et que des marchés ont été attribués aux 56 entreprises. Globalement, des projets de construction de 41 000 logements leur ont été affectés.
Et, le partenariat…
J’avoue que le partenariat dans le domaine de la construction a bien fonctionné avec certaines sociétés étrangères, mais pas avec d’autres. Avec l’italienne Condotté, par exemple, nos avons 500 logements en projet à Sdi Bel-Abbès et autant à Tlemcen. Nous y travaillons, et il n’y a aucun problème pour le moment.
Avec une autre société italienne, nous disposons d’un marché de 400 logements à Oran. Nous sommes également en partenariat avec d’autres entreprises aussi intéressantes les unes que les autres. Que ce soit en partenariat ou seules, nos entreprises font en sorte qu’il y ait d’importantes réalisations. Les moyens de réalisation existent, le mal est en nous. C’est, il faut le dire, le management à Indjab qui reste à développer, à parfaire. Toutefois, les choses évoluent dans le bon sens, et nous pourrons affirmer qu’à partir du deuxième semestre de l’année en cours, la SGP devrait être une institution très solide. Nous en sommes convaincus à notre niveau.
Les perspectives s’annoncent ainsi prometteuses pour la SGP…
Il y aura du changement à l’avenir. D’abord, nous avons opté pour une nouvelle réorganisation d’Indjab ; nous allons constituer cinq grandes entreprises de réalisation réparties comme suit : une à l’est, une au centre, une à l’ouest, une au sud-ouest et une autre au sud-est. C’est un ambitieux projet pour nous, et un bureau d’études y travaille. Cette reconfiguration, le gouvernement y est favorable. Mais, pourquoi de grandes entreprises me diriez-vous ? Avec des problèmes liés au management, le schéma actuel d’organisation ne nous permet pas d’aller vers des programmes plus ambitieux en matière de réalisation. 600 000 logements seront lancés en 2014, et Indjab veut être dans ce programme, avec peut-être un bon «paquet» de logements à construire : 75 000 à 80 000 logements. De tels programmes, la SGP peut les réaliser, et il n’y a pas de raison qu’elle ne puisse pas le faire. De plus, nous avons opéré une nouvelle stratégie en termes de mangement ; nous allons ainsi gérer nos opérations de construction projet par projet. Est-ce facile ? Cela relève du défi, et il faut le relever. Indjab est confrontée à un environnement souvent difficile : il arrive, par exemple, que des indus-occupants se trouvent sur des assiettes de terrain sur lesquelles nous projetons de monter des projets de construction de logements. Difficultés ou pas, notre ambition est de parvenir à avoir quinze pour cent de réalisation de programmes de logements du gouvernement.
Indjab s’est-elle modernisée ? la construction en traditionnel n’ayant plus court aujourd’hui, ou presque.
Nous avons opté pour le concept de groupements ; nos entreprises ne sont pas obligées de tout faire seules. Elles peuvent ainsi s’engager dans des projets privé-public ou public-sociétés-étrangères, entre autres.
La formule des groupements va certainement nous apporter du management, l’objectif étant de nous maintenir dans une réelle dynamique de développement. Il y aura par ailleurs des centres de développement, et nous allons introduire beaucoup de bonnes choses.
Il faut dire que les ingrédients sont là pour réussir dans nos projets. Et, désormais, il n’y aura plus, au niveau d’Indjab, des systèmes de construction en traditionnels. Nous allons vers l’industrialisation, nous avons des équipements, nous voulons en acheter d’autres et nous allons installer des usines, ce sera des systèmes constructifs, cela n’a rien à voir avec du préfabriqué.
Ce sera l’industrialisation du bâtiment. Les groupements dont je parlais plus haut nous permettraient de former nos employés à certains procédés, aux métiers de base et aux nouvelles technologies.
Source: Liberté