Une commission du ministère de l’Intérieur, des Collectivités locales et de l’Aménagement du territoire composée de l’inspectrice centrale, Mme Kezzar Farah, et des inspecteurs généraux des wilayas de Béchar et Sidi Bel-Abbès, s’est récemment rendue dans la wilaya de Tlemcen pour s’enquérir de la situation des différents projets de développement des zones d’ombre de la wilaya, le lancement d’applications électroniques des logements et des bidonvilles. Ces trois lourds dossiers prévus dans le plan du gouvernement à travers le pays, constituent les points focaux pour cette commission qui a déjà visité les communes de Hennaya, Zenata, Béni-Boussaïd, Bab El Assa, Marsat Ben M’hidi, Fellaoucène, Remchi, Maghnia, Sidi-Djillali, Aïn Tellout et Honaïne, selon le chef du cabinet du wali de Tlemcen, M. Louanchi Hacène.
S’agissant des zones d’ombre, le chef de cabinet a fait état de 987 projets de développement proposés pour une enveloppe financière totale de 16,71 milliards de dinars touchant l’ensemble des secteurs. Près de 168 opérations d’un montant global de 3,68 milliards de dinars ont été lancés ces derniers mois dont 55 opérations (445,99 millions de dinars) dans les 37 zones d’ombre situées dans 13 communes, à savoir Aïn Fezza, Amieur, Zenata, Terny, Sidi Medjahed, Béni-Boussaïd, Sabra, Nedroma, Sidi Djillali, Honaïne, Béni-Khellad, Aïn Ghoraba, Chetouane. Rappelant que 26 opérations sont totalement achevées à 100%, M. Louanchi a estimé que «les zones d’ombre ciblées à travers les localités rurales ou isolées ne disposent parfois même pas de besoins élémentaires tels que le gaz, l’électricité, l’assainissement et l’eau. Le choix des zones d’ombre obéit aux difficultés dont souffrent ces zones rurales prioritaires dans la wilaya et aux instructions émanant des pouvoirs publics et de Monsieur le Wali pour concrétiser l’équité dans la distribution des richesses entre toutes les communes en fonction des spécificités et du développement réalisé par chacune d’elles». Il faut rappeler que la wilaya de Tlemcen compte quelque 500 zones d’ombre habitées. La commune de Tlemcen n’a pas de projets de zones d’ombre et ce, compte tenu de son caractère urbain et sa spécificité géographique totalement désenclavée. En ce qui concerne le point focal de mise en service de l’application informatique pour les demandes de logement sociaux et ruraux, la commission de l’Intérieur, des Collectivités locales et de l’Aménagement du territoire sillonnera les APC de la wilaya pour lancer cette opération visant à assainir, via un fichier centralisé relié à toutes les communes du pays, les listes de demandes de logements et éliminer les demandes ne remplissant pas les critères de distribution qui sont parfois incompatibles avec la loi en vigueur. Il faut souligner dans ce cadre que faute d’un logiciel centralisé de suivi et de contrôle des demandes de logement, de nombreux faussaires et courtiers ont réussi à induire en erreur les membres des commissions de distribution de logements qui ignorent totalement la situation sociale de certains demandeurs possédant des biens immobiliers à travers d’autres wilayas du pays. Selon des sources proches de cette commission, il est question d’attribuer un numéro d’identification national à chaque demandeur avec actualisation périodique des données, conformément aux fichiers de référence remplies et actualisées régulièrement par les circonscriptions administratives et les daïras. Le troisième dossier des bidonvilles a trait au lancement d’une application informatique pour recenser tous les bidonvilles et habitations anarchiques situées dans les 53 communes de la wilaya, afin de mettre en place des outils d’intervention à l’échelle des quartiers pour traiter en profondeur les situations précaires et éradiquer les bidonvilles. Bien que l’éradication des bidonvilles et des constructions anarchiques soient une action collective, cette problématique doit impliquer tous les élus locaux, les services d’urbanisme, de logement et de l’habitat ainsi que les services de sécurité qui doivent coordonner leurs efforts pour lutter contre ce phénomène qui enlaidit le visage de nos villes. Outre l’engagement de ces services, des éléments de méthode, de savoir-faire et de moyens financiers doivent être fortement mobilisés dans la lutte difficile contre les bidonvilles.
lequotidien d’oran