Des signes cachant mal l’existence d’une volonté de nuire à l’image de la révolution populaire et à son caractère pacifique qu’elle a su préserver depuis son début, le 22 février dernier, commencent à apparaître depuis quelques jours. C’est le cas dans la wilaya de Tizi Ouzou où après l’affaire des six individus interpellés lors d’une marche de vendredi en possession d’armes blanches, voilà que des opérations synchronisées de squat de logements sociaux ont été perpétrées dans la soirée de jeudi dernier. En effet, selon des sources sûres, environ 3 200 logements ont été squattés dans les localités de Drâa Ben Khedda et d’Oued Falli, par des personnes, pour la plupart inconnues à la région. Ces dernières ont envahi, de nuit, de nouvelles cités encore en construction sur ces deux sites. Les logements ciblés sont exclusivement de type social en cours d’achèvement et dont les listes d’attributaires seraient en cours d’élaboration.
Des escouades de policiers ont été dépêchées sur les lieux depuis vendredi matin, mais sans intervenir pour les y déloger.
Les services de sécurité devaient intervenir, hier, en milieu d’après-midi, à l’effet de les déloger, a-t-on appris auprès de nos sources qui affirment qu’une autre opération de squat de logements était en préparation à Tamda où, nous dit-on, les services de sécurité auraient occupé les lieux à l’avance pour déjouer cette opération aux desseins suspects dans le contexte actuel. À Tizi Ouzou, la population est unanime à dénoncer de tels agissements qui ne seraient, soutiennent de nombreuses personnes, que l’œuvre de cercles occultes à dessein de semer l’anarchie et de provoquer des dérapages de nature à porter atteinte au caractère pacifique de la révolution populaire et à la détourner de ses revendications hautement politiques. Pour certains, il est clair que derrière ce genre d’actes, il ne peut y avoir que des gens qui voudraient pousser à la démobilisation de la population en créant un effet repoussoir à sa révolution pacifique et en la détournant de ses evendications. Pour d’autres, il ne peut y avoir derrière ce genre de pratiques que des gens en proie à la panique car ayant vu leurs intouchables maîtres inquiétés en haut lieu, ils sont convaincus que leur tour viendra “ici-bas” et, par désespoir de cause, ils tentent alors de semer l’anarchie et de pousser aux troubles dans lesquels ils trouveront sûrement leurs comptes. Dans les deux cas de figure, tout le monde semble être convaincu de l’existence d’une main invisible derrière ces actes qui se sont produits de manière simultanée et qui, de surcroît, interviennent au lendemain de plusieurs attaques, également simultanées, qui ont ciblé des personnalités politiques. Une situation qui, sans doute, appelle les services de sécurité à ouvrir des enquêtes et la population à redoubler de vigilance pour protéger la révolution.
Source: Liberté du 07/04/2019