Le ministre a donc décidé de conclure un deal avec ces entrepreneurs: plus les logements iront vite, plus leur argent ira vite. Un portail électronique a été créé à cet effet.
La récréation est finie! Aucun retard ne sera désormais toléré dans la construction des logements.
En effet, le ministre de l’Habitat, de l’Urbanisme et de la Ville, Abdelwahid Temmar, a tancé les entrepreneurs. Il leur a fait savoir que tout retard dans les délais de réalisation de projets dépendant de son secteur sera sanctionné. La qualité n’a pas été omise par le ministre qui insiste sur des logements conformes aux standards internationaux.
Néanmoins, Temmar qui connaît bien son sujet, sait que certains retards sont dus au manque de financement.
Les entrepreneurs souffrent des créances que l’État leur doit, qui sont en suspens depuis plusieurs mois. Ce qui fait que certains chantiers n’arrivent pas à avancer. La bataille de Temmar ne pourra pas être remportée sans le nerf de la guerre. Le ministre a donc décidé de conclure un deal avec ces entrepreneurs: plus les logements iront vite, plus leur argent ira vite. Il promet ainsi de débloquer la situation au plus vite. Le premier responsable a veillé à l’accélération du paiement de toutes les factures arriérées des entrepreneurs avec transparence et traitement automatique de tous les dossiers. Dans ce sens, il a décidé de créer un portail électronique pour le suivi et le paiement à distance des créances des entreprises de réalisation. Ce portail électronique doit lier les entreprises de réalisation et les promoteurs activant dans le domaine de l’habitat à la Caisse nationale du logement (CNL). Ce mécanisme a été mis en place pour le suivi en temps réel et le paiement des créances des entreprises de réalisation publiques et privées (nationales et étrangères), des bureaux d’études et des promoteurs activant dans le domaine de l’habitat en général et ce, à travers le site Web de la CNL qui s’est doté d’un nouveau portail électronique «Espace institutionnel». Une dé-bureaucratisation qui doit permettre de décharger les entrepreneurs des tralalas administratifs, leur évitant des milliers de déplacements et leur faisant gagner beaucoup de temps dans le recouvrement de leurs créances pour se consacrer uniquement à la finalisation de leurs projets. «Outre la bonne gestion des projets, ce nouveau portail permettra, de renforcer la confiance mutuelle et le contact permanent dans des conditions de travail positives et efficaces, ce qui contribuera à l’accélération des travaux et le respect des délais impartis», a fièrement assuré le ministre, lors du lancement de ce portail. «Aussi, le nouveau portail permettra au ministère de tutelle de contrôler à distance le taux d’avancement des projets et des procédures des créances, tout en suivant les étapes par lesquelles passe la facture», a-t-il ajouté. Le ministre de l’Habitat vient par là donner un véritable coup de fouet à ce secteur névralgique. Temmar qui a lancé de nouvelles formules de logements publics veut au plus vite voir les fruits de son travail, tout en finalisant les cadeaux «empoisonnés» que lui ont laissés ses prédécesseurs. On parle là bien évidemment des derniers souscripteurs Aadl 1 qui n’ont pas encore reçu leurs logements, mais surtout des souscripteurs Aadl 2 et LPP qui eux, ne voient carrément pas le bout du tunnel. Les hautes autorités du pays sont conscientes de l’importance de cette question des plus sensibles! Des émeutes du logement, il y en a eu beaucoup, ces dernières années. Tout comme les manifestations publiques. C’est d’ailleurs ce fameux logement, rêve de toute une vie pour presque tous les Algériens, qui a provoqué le plus de troubles sociaux ces dernières décennies. Ni politique, ni chômage! La seule question qui peut allumer la rue est celle de l’habitat. Quand il s’agit de logements, les citoyens quel que soit leur rang social, n’hésitent pas à gagner la rue pour obtenir leurs droits. Ce logement de tous les dangers peut facilement mettre le feu aux poudres. Car, on parle là de plus de 700 000 familles à qui on a fait des promesses qu’il faudra tenir. Il y va de la stabilité du pays. Temmar, le sait! Il a donc décidé de serrer les vis…
L’expression du 24.5.18