Le secteur de l’habitat à Tébessa vit une sorte de stagnation à cause notamment des retards accumulés. Lors de sa visite, le ministre Abdelwahid Temmar avait sermonné les responsables pour rattraper les carences, en les exhortant à résorber le déficit avant toutes nouvelles dotations.
Ce constat est surtout visible au chef-lieu. Plusieurs facteurs ont fait que les programmes accordés ont dû prendre du temps pour se concrétiser, entre autres, le foncier constructible, qui a été bradé sans tenir compte des besoins de l’extension de la ville, aujourd’hui habitée par plus de 230 mille âmes. Un pillage systématique des terrains, mettant dans l’embarras les autorités de la wilaya dès qu’il s’agit de construction de logements ou d’autres infrastructures, au moment où la demande explosait. Alors, la situation était de recourir aux communes limitrophes (Boulhaf Dyr, Hammamet), où sera prévue la construction de nouveaux pôles urbains, avec des milliers d’unités de logements (39.000 unités), toutes formules confondues. Pour ce faire, il a fallu procéder à la récupération de plus de 700 ha, dont des expropriations. Un programme de quelque 4.700 logements est en cours de réalisation.
Les responsables de la wilaya, sachant l’urgence de la situation, comptent distribuer, d’ici la fin de l’année en cours, un millier de logements sociaux, à Dokane sur les hauteurs de la ville, un pôle urbain réalisé sur une superficie de 256 ha, avec toutes les commodités nécessaires, établissements éducatifs, structures administratives, sûreté, sanitaires, locaux de commerce. A vrai dire, à Dokane, ce sera une nouvelle ville qui émergera du sol, soit 11.000 logements, appelée à désengorger l’ancien tissu urbain. A Boulhaf Dyr, localité située à 10 km au nord du chef-lieu, là également seront réalisés un pôle urbain et 3.000 unités de logements dans le programme location-vente AADL. Sans oublier le projet grandiose, un pôle universitaire de 40 mille places pédagogiques et 24 mille lits, prévu à l’horizon 2030. A noter qu’une autre nouvelle ville sera érigée à El Anba, à la sortie ouest de Tébessa, sur un site de 260 ha, pouvant abriter 17 mille unités de logements. Reste à savoir si tous ces programmes seront exécutés dans les délais impartis, quand on sait que les entreprises réalisatrices qualifiées ne courent pas les rues. De son côté, le wali Attallah a annoncé que plus de 2.000 logements seront livrés dès le début de l’année prochaine, de quoi calmer les esprits de milliers de demandeurs impatients, après tant d’années de sécheresse, et les services de la wilaya devront répondre positivement, sinon les cumuls s’entasseront davantage.
En comparaison avec d’autres wilayas, Tébessa est dans l’obligation de se doter de moyens supplémentaires dans le but de dépasser la ligne psychologique, du retard tel un obstacle, un point noir devant toute initiative.
Source: le Quotidien d’Oran