Plusieurs familles y ont élu domicile depuis des dizaines d’années, celles ayant fui leurs douars durant la décennie noire.
C’est parmi les quelques restes des ruines romaines à hay Zitoune dans la commune de Talassa, au nord-est du chef-lieu de la wilaya de Chlef que plusieurs familles ont élu domicile depuis des dizaines d’années. Selon des témoignages recueillis auprès de certaines d’entre elles, c’est pour des raisons d’insécurité qu’elles avaient fui leurs douars situés dans des endroits extrêmement isolés durant la décennie noire. “Il est impossible pour nous d’y retourner car tout a été détruit et rasé là-bas. Ce que nous avions vécu dans nos douars durant cette période est inoubliable et restera éternellement gravé dans la mémoire de chacun de nous”, se souviennent certaines de ces mêmes familles. Celles-ci qui réclament d’être relogées dans des habitations décentes afin d’être rassemblées dans de bonnes conditions, parlent avec regret et indignation de la misère et des difficultés de tous genres qu’elles ne cessent de vivre dans des taudis qu’elles avaient réalisés anarchiquement, et ce, avec des moyens du bord. “Le martyre que nous vivons à l’intérieur de ces habitations de fortune, faites de paille et d’argile, est indescriptible. Dès le début de l’été, ces abris qui manquent de tout deviennent une fournaise où tout le monde suffoque de jour comme de nuit, compte tenu de la canicule qui frappe la région. Et pendant la saison hivernale, tout devient inondé et glacial en raison des pluies diluviennes et du froid cruel dans lesquels nous sombrons continuellement. Nous manquons d’eau potable et d’électricité, ce qui nous expose à des maladies car nous buvons directement l’eau des rivières et à un danger imminent parce que nous sommes tous branchés illicitement, voire dangereusement au réseau électrique. Alors qu’à la place du réseau d’assainissement, nous utilisons tous des fosses septiques, 45 au total, à partir desquelles des odeurs nauséabondes et insupportables s’ajoutent à celles des ordures, envenimant l’ensemble de l’environnement devenu, au fil du temps, invivable. Quant à l’école la plus proche, elle est située à plus de 5 km de chez nous. Une distance que nos enfants scolarisés doivent parcourir à pied plusieurs fois par jour”, racontent avec amertume les représentants de ces familles qui interpellent les pouvoirs publics afin que leurs préoccupations soient définitivement prises en charge “pour que nous pourrions quitter ces lieux qui devaient être aménagés car ils contiennent des vestiges historiques intéressants”.
Source: Liberté du 02/04/2019