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Les souscripteurs LPP du site Faïzi, à Bordj El Bahri, attendent désespérément de pouvoir pendre la crémaillère en prenant enfin possession de leurs logements.

Le chantier a été lancé, indique-t-on, en 2013, et les travaux devaient s’étaler sur 30 mois. Cinq ans plus tard, toujours rien. «Pourtant, nous avons tous payé nos appartements rubis sur l’ongle à l’ENPI (Entreprise nationale de promotion immobilière).

Certains ont payé cash, d’autre moyennant un crédit bancaire», affirme le représentant d’un collectif de souscripteurs qui s’est déplacé à la rédaction d’El Watan.

«Le site Faïzi, à Bordj El Bahri, comptait à l’origine 760 logements répartis sur 28 blocs, auxquels on a ajouté une extension de 560 logements (13 blocs)», détaille notre interlocuteur.

«A ce jour, il n’y a que 12 blocs qui sont finis, dont 5 manquent encore d’eau, de gaz et d’électricité». «Certains se sont même vu attribuer des attestations de remise des clés et leurs propriétaires n’ont toujours pas habité.

En fait, ce sont des livraisons virtuelles, juste pour les médias et pour augmenter leurs statistiques», soutient ce souscripteur, avant de clamer : «Nous demandons la livraison de nos logements dans les plus brefs délais, avec toutes les commodités: gardiennage, eau, gaz, électricité…»

La qualité des travaux est l’autre principal grief formulé par les acquéreurs. «Au moment de souscrire à l’achat d’un logement, on nous a fait visiter un appartement témoin réalisé par l’entreprise chinoise de construction.

On est censés trouver un produit aux mêmes standards à la livraison. Or, ce n’est jamais la même qualité. On n’a pas les mêmes matériaux et la finition laisse souvent à désirer», déplore-t-il.

Le plaignant évoque une procédure dite «levée des réserves», en vertu de laquelle chaque souscripteur inspecte son logement avant sa réception.

«On a signalé tous les défauts relevés à l’entrepreneur chinois et au représentant de l’ENPI. Ils ont porté nos observations sur un PV. Mais à ce jour, ils n’ont rien fait. 80% des réserves émises n’ont pas été suivies d’effet».

Côté prix, le coût est fatalement revu à la hausse : «Au début, c’était vendu à 45 000 DA/m2. A l’arrivée, on paie 100 000 DA/m2. Mon logement, un F4, était au départ évalué à 450 millions (de centimes), aujourd’hui, il m’est facturé à 1 milliard et 40 millions (de centimes)», témoigne notre visiteur.

Dans une lettre qu’ils comptent adresser au ministre de l’Habitat si le statu quo perdure, les souscripteurs, constitués en collectif, écrivent : «Nous nous permettons de vous rappeler que la réalisation du site Faïzi, à Bordj El Bahri, a été confiée à une société chinoise, qui a terminé les travaux de deux îlots de 12 blocs (soit 274 logements dits ‘livrables’ depuis le mois de mai 2017) sur 5 îlots de 28 blocs. En effet, des réserves émises par les souscripteurs sur un procès-verbal adressé au chef du site n’ont pas été levées.

Ces logements n’ont pas été livrés à ce jour, bien que des attestations de remise des clés soient en possession des souscripteurs depuis plusieurs mois.» Et de poursuivre : «Bien qu’ayant honoré nos engagements, l’ENPI a complètement failli aux siens, à savoir la livraison des logements à leurs bénéficiaires après paiement de la totalité du prix.»

Les souscripteurs alertent sur la situation de précarité dans laquelle nombre d’entre eux se sont retrouvés en raison précisément de ce retard de livraison qui a grevé leur budget : «Nous nous sommes retrouvés dans une situation des plus critiques : d’un côté, nous avons commencé depuis plusieurs mois le remboursement de notre crédit contracté auprès de différentes banques, d’un autre, nous continuons à payer nos loyers. Ceci affecte lourdement notre budget de ménage, et par conséquent notre pouvoir d’achat.»

Les auteurs de ce document précisent par ailleurs que «plusieurs réunions ponctuées de procès-verbaux se sont tenues entre un groupe de souscripteurs, le directeur général de l’ENPI, la directrice technique, le chef de projet et les responsables chinois, mais en vain». Ils relèvent, en outre, plusieurs malfaçons dans les logements réalisés.

«Outre la grande différence entre l’appartement témoin et les autres appartements quant à l’utilisation de matériaux de construction et leurs finitions, des différences flagrantes ont été constatées (câblage électricité, boiserie et quincaillerie, plomberie, cuisine, chauffage…)» affirment-ils.

«Nous avons eu à trois reprises une réunion avec le DG de l’ENPI, il a promis d’agir. On attend toujours», a indiqué à El Watan le représentant des souscripteurs.

Sur la page Facebook de l’ENPI-Alger, l’entreprise a d’ailleurs communiqué sur une récente réunion qui s’est tenue avec un groupe de souscripteurs du site de Bordj El Bahri : «Ce dimanche 26 novembre 2017, Omar Amrani, directeur général de l’ENPI, s’est réuni au siège de l’entreprise, à Bab Ezzouar, avec un groupe de bénéficiaires d’un logement promotionnel de la cité des 760 LPP de Bordj El Bahri.»

L’ENPI assure «avoir pris attache avec le premier responsable de l’entreprise chinoise et tous les acteurs concernés afin de dynamiser le projet de façon à respecter les délais de livraison et la qualité de réalisation».

Source:Elwatan

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