L’Assemblée populaire communale a refusé en fin de semaine dernière l’approbation du POS (plan d’occupation de sol) n° 11 de la cité Aïn Tebinet pour non-respect du cahier des charges et bafouement de toutes les règles régissant l’urbanisme. En effet, outre la densification qui devient inquiétante et qui fera de ladite cité sans nul doute un ghetto, les promoteurs n’ont respecté ni la hauteur des immeubles ni l’alignement.
La programmation de l’affaire lors de la dernière session de l’assemblée du chef-lieu de wilaya n’a fait que révéler au grand jour l’affaire qui a été traitée par Liberté dans plusieurs articles. Le président de l’APC a lors des travaux de la session demandé à la directrice de l’urbanisme de l’hôtel de ville pourquoi des permis de construire ont été délivrés aux entreprises pour ériger 14 étages alors que le plan d’occupation de sol prévoit dix étages seulement. La première responsable du secteur qui n’a pris ses fonctions que depuis quelques mois a indiqué que des instructions verbales ont été données d’en haut. À l’issue d’un débat “infructueux”, le premier responsable de l’APC a décidé de constituer une commission composée d’élus et d’administratifs afin d’étudier les plans d’occupation de sol jusque-là faisant partie des prérogatives e la direction de l’urbanisme et qui ont plusieurs fois été critiqués et source de problèmes dans plusieurs cités. Les élus ont aussi pris la décision de ne plus octroyer les certificats de conformité pour les projets ne respectant pas le cahier des charges.
Par ailleurs, nous avons appris que l’assemblée n’a pas encore tranché dans l’affaire du POS 11, considérée comme un véritable imbroglio. Une décision qui met mal à l’aise les responsables locaux au niveau de la direction de l’urbanisme de l’hôtel de ville car les responsables qui auraient donné des instructions pour délivrer des permis de construire à des promoteurs défaillants n’ont jamais délivré de document écrit à leur subalternes. Rappelons que le cas du POS n° 11 de la cité Aïn Tbinet, à la sortie est de la ville de Sétif, illustre bien l’anarchie qui règne en matière d’urbanisme dans la wilaya. Pas moins de 1 000 logements sont réalisés sur une parcelle de terrain de quatre hectares environ, sans pour autant avoir les issues nécessaires en cas de danger et des promoteurs n’ont respecté ni la hauteur des immeubles ni l’alignement. L’absence d’ensoleillement est constatée de visu. Dans le plan d’aménagement approuvé en 2008, l’étude a prévu des immeubles de 5 étages, cependant des promoteurs ont érigé des constructions de 12 et 14 et 17 étages. Les directions concernées par le suivi et le contrôle ont fermé l’œil sous prétexte que d’autres versions du plan ont été établies pour proposer des constructions à usage d’habitation de 14 étages, cependant les nouvelles versions dudit POS n’ont jamais été approuvées à cause du danger que peut constituer la construction des dits logements sur la vie des habitants. Certains promoteurs ont occupé tout le terrain au point où l’on a érigé 314 logements sur un terrain de 6000 mètres carrés. La réalisation d’un bloc de 192 logements en R+17 à la place d’un hôtel suscite aussi plusieurs interrogations. Pis encore, aucune structure ou équipement public de proximité n’est prévu par le POS soumis à l’approbation et qui est en phase d’enquête publique .Affaire à suivre…
Source: le Quotidien d’Oran