“Comment peut-on planter un palmier, arbre du Sud, sur un trottoir bétonné d’un mètre de largeur, réaliser un stade près d’une voie rapide ou une tour qui défigure le paysage sous le sceau de la modernité ?, martèlent des experts en architecture et en urbanisme.
Les insuffisances caractérisent de nombreux projets, qu’il s’agisse des habitations collectives ou individuelles en cours, des équipements, des infrastructures et autres. “Ces insuffisances résultent, à titre d’exemple, du manque de vision, du choix inapproprié, et peut-être même du manque de conseil éclairé aux décideurs publics qui ont besoin de formation dans les domaines de l’architecture et de l’urbanisme”, explique l’expert Djamel Alamia. Et d’ajouter : “L’université doit être au service des institutions de l’Etat.” Comprendre est la clef de la réussite, tandis que saisir la nature de l’objet, c’est commencer à poser la bonne question, a rappelé le conférencier à l’hémicycle de l’APW d’Oran. De leur côté, les professeurs architectes, urbanistes ou paysagistes, sont unanimes à dire que “l’urbanisme règlementaire à l’algérienne et sa formule recette des PDAU et des POS n’a pas sauvé le foncier agricole. L’implantation des programmes de logements récents prolonge l’échec. La dimension paysagère est inconsidérée”. Oran est-elle une ville délaissée et agressée ? “La résistance de l’urbanisation non paysagère, les constructions qui remplacent les forêts en voie de disparition, les mosquées qui occupent les espaces libres, une urbanisation sauvage qui défigure les abords des voies périphériques et des ronds-points, les murs rehaussés et coiffés de barbelés métalliques qui étouffent les voies de circulation… sont un constat amer”, fustige le Dr Benkella, professeur à l’USTO et de poursuivre : “Comment peut-on planter un palmier, arbre du Sud, sur un trottoir bétonné d’un mètre de largeur, réaliser un stade près d’une voie rapide ou une tour qui défigure le paysage sous le sceau de la modernité ?” L’espace public est agressé. Les architectes et urbanistes sont aussi responsables de cet échec.