Le montant total des loyers impayés dus aux Opgi s’élève à quelque 31 milliards de dinars. Comment les gestionnaires ont pu laisser une telle ardoise s’accumuler?
Trop de social, tue le social! C’est le cas en Algérie où l’esprit «El baylek» règne toujours en maître. Pour le confirmer, on n’a qu’à se référer à la dernière révélation du ministre de l’Habitat, de l’Urbanisme et de la Ville, Abdelmadjid Tebboune. «Près de 70% des bénéficiaires de logements publics locatifs (LPL), gérés par les Offices de promotion et de gestion immobilière (Opgi), ne se sont pas acquittés de leur loyer en 2016», a confessé le ministre qui réunissait les directeurs des Opgi de l’ensemble du territoire national. Tebboune a piqué une colère noire en révélant que ces loyers non payés des logements publics locatifs «ne dépasse guère les 1200 dinars par mois». Cela, alors que dans le marché réel de l’immobilier, c’est 20 fois plus! Le ministre de l’Habitat qui a rappelé «les efforts colossaux déployés par l’Etat pour assurer aux citoyens des logements décents», a déploré le fait que ces aquis soient remis en cause par ces «mauvais payeurs». «Le grand nombre de loyers impayés a mis en difficulté de nombreuses Opgi, à telle enseigne que certaines n’arrivent pas à payer les salaires de leurs employés», a précisé le ministre. Pour lui, «le non-paiement du loyer est injustifié dans la mesure où le montant exigé est très symbolique», a-t-il dit. «Cette situation ne peut plus durer car les moyens financiers ont diminué», a-t-il affirmé. Dans ce sens, il a annoncé la mise en place d’un groupe de travail comprenant des directeurs d’Opgi de différentes wilayas pour tenter de trouver des solutions à ce problème. Les propositions du groupe de travail seront soumises au gouvernement fin janvier 2017 afin que les mesures appropriées soient prises. En parallèle, les Opgi lanceront des campagnes de sensibilisation pour inciter les locataires à s’acquitter de leurs loyers dans les plus brefs délais, faute de quoi des mises en demeure leur seront envoyées par un huissier de justice. Tebboune a appelé l’ensemble des citoyens, ayant bénéficié de logements publics locatifs, à «faire preuve de civisme» et à prendre contact avec les Opgi, et ce, en vue de trouver une formule pour s’acquitter des loyers impayés. Il est à noter à ce propos, que ces créances peuvent être versées par tranches, suivant un échéancier convenu par les deux parties. Le montant total des loyers impayés dus aux Opgi s’élève à quelque 31 milliards de dinars. Il y va de la survie de tout le système social qui a nécessité des décennies pour être mis en place. Faut-il vraiment des groupes de travail pour régler cette situation des plus simples? La justice est là pour trancher, celui qui ne paye pas son logement celui-ci lui sera retiré. Il y a des milliers d’autres personnes qui rêvent de ce logement. Une fermeté des autorités remettra tout le monde dans le droit chemin. Il faut sonner la cloche pour mettre fin à cette récréation qui est en train de mener le pays vers la banqueroute. Les bénéficiaires de ces logements ont une chance qu’ils ne trouveront dans aucun autre pays du monde. Pour preuve, un dispositif a même été mis en place pour que ces logements puissent devenir leur propriété.
L’acquisition des LPL est possible, en vertu du décret exécutif promulgué récemment par le gouvernement, et qui autorise les Opgi à transférer le droit de bail aux non-bénéficiaires initiaux, à savoir les proches du bénéficiaire initial, sa belle famille ou bien les tierces personnes, ayant acquis légalement le logement.
Il est prévu que ce décret relance la vente des logements publics locatifs distribués avant 2004, et qui connaît un engouement timide depuis son lancement en mai 2013. Il est à rappeler que le transfert du droit de bail prendra fin le 31 décembre 2017 pour les occupants des logements publics locatifs mis en exploitation avant l’année 2004. Passé ce délai, les occupants des logements ne pourront pas se prévaloir de tout transfert, et en seront expulsés d’office, lit-t-on dans le décret. Une véritable offrande et on trouve le moyen de tout détruire…
Tebboune dément
«Pas de «dateline» pour le site de l’Aadl»
Abdelmadjid Tebboune est catégorique. Il n’y a pas de «dateline» pour le site électronique de l’Aadl. Le ministre de l’Habitat, de l’Urbanisme et de la Ville a dans ce sens démenti les informations faisant état d’une imminente fermeture du site électronique. Le chargé de communication au ministère de l’Habitat, Ahmed Madani, à tenu préciser que le site électronique lancé à cet effet, demeure accessible jusqu’à ce que son objectif soit atteint,sans toutefois, accorder un délai fixe. L’opération, précise-t-il, se poursuivra jusqu’à l’enregistrement du dernier souscripteur concerné par le choix du site.
Source: L’expression le 31-12-2016