C’est la première opération de relogement du genre depuis l’indépendance. Aucune ville au monde ne peut se targuer de reloger autant de familles en un si court laps de temps.
A partir d’aujourd’hui, la wilaya d’Alger entamera la première opération de relogement de familles habitant dans les bidonvilles situés à la Cité des 3216 logements (Chaabia), dans la commune de Ouled Chebel (daïra de Birtouta) dans la capitale.
Cette première opération du genre concernera les familles habitant «les bidonvilles jouxtant les nouvelles cités prêtes à accueillir ces familles, en plus des familles qui avaient occupé des terrains destinés à de grands projets de réalisation de routes et d’habitations», selon le communiqué de la wilaya d’Alger, rendu public jeudi dernier.
Les opérations «se poursuivront après le mois sacré de Ramadhan parallèlement à la réception progressive de projets de logements dotés de toutes les infrastructures publiques», ajoute le communiqué.
Elles seront programmées à raison d’une opération tous les deux mois pour reloger 72.000 familles recensées ou celles dont les demandes ont été enregistrées pour un important projet de logements en cours de réalisation et qui dépasse la demande. Dans ce cadre, la wilaya d’Alger rappelle dans son communiqué, que «le volume du projet consacré par l’Etat au relogement dépasse 84.000 unités» destinées à éliminer l’habitat précaire, dont 25.000 unités seront distribuées à partir de samedi prochain, et 11.000 unités réceptionnées avant la fin de l’année. «Cette opération de relogement sera menée progressivement et selon une méthodologie bien étudiée, qui garantira à chaque famille son droit d’accès à un logement décent, après enquête», souligne le communiqué.
«Les familles concernées par le relogement sont celles habitant dans des immeubles vétustes qui menacent ruine ou dans des bidonvilles et des chalets, ainsi que les familles qui souffrent de l’exiguïté ou habitent dans des caves et sur les terrasses des immeubles et celles vivant dans des quartiers populaires», explique le communiqué. L’opération de relogement nécessite la mobilisation d’importants moyens matériels et humains évalués à 10 millions de centimes pour chaque famille, une enveloppe financière de 300 millions DA étant allouée par l’Assemblée populaire de la wilaya d’Alger au titre du budget complémentaire de 2014 de la wilaya pour sa couverture, conclut le communiqué de la wilaya d’Alger. Un premier quota de 25.000 logements sociaux locatifs sera distribué en priorité aux familles des bidonvilles et des immeubles menaçant ruine (IMR), en plusieurs phases à partir d’aujourd’hui. La wilaya compte réceptionner un quota supplémentaire de 11 000 logements sociaux-locatifs avant la fin de l’année en cours, sur un programme de 84 000 unités destinés à la lutte contre l’habitat précaire à Alger. «Nous avons demandé au ministère des Affaires religieuses que les prêches du vendredi soient consacrés à cette question en disant aux citoyens qu’ils seront tous relogés mais pas le même jour», a précisé M.Zoukh à l’ouverture des travaux d’une session de l’APW consacrée au vote du budget supplémentaire 2014. La priorité donnée au recasement des familles vivant dans des bidonvilles et des IMR s’explique, selon lui, par le souci de la wilaya de récupérer des assiettes pour la finalisation de certains projets (lycée d’El Hamiz, stade de Birkhadem, etc.) et le lancement de nouveaux chantiers en souffrance, y compris de logements. S’agissant des familles souffrant de la promiscuité dans les cités populeuses, notamment dans les communes du centre-ville de la capitale, M.Zoukh a assuré qu’un quota «spécial» leur a été réservé parmi les 25.000 unités à distribuer dans les prochains jours, notant que des instructions ont été données pour l’installation des commissions locales d’études des dossiers des ces familles. Malgré la démolition de 400 baraques, nouvellement construites, durant les six derniers mois, le wali a exprimé sa colère devant l’impuissance des élus locaux à stopper l’agrandissement des bidonvilles. «Nous avons laissé les constructions illicites proliférer. La lutte contre la construction des baraques et des bidonvilles relève des prérogatives du président de l’APC. La wilaya n’est là que pour l’assister», a-t-il rappelé, excédé.
La lutte contre la construction de nouvelles baraques est difficile à mener du fait de la multiplication des bidonvilles, de la rareté des opérations de relogement, des complicités et des modes opératoires de leurs auteurs qui agissent de nuit, entre 1h et 4h du matin, ont reconnu plusieurs présidents d’APC des communes du centre-ville. Alger dispose d’un programme global de 236.000 logements: 84.000 logements sociaux-locatifs (25.000 unités en cours de livraison et 58.000 en cours de construction), 29.000 logements participatifs, 64.000 logements de vente par location, 45.000 promotionnels et 16.000 unités destinées aux houach.
Source: l’expression