La wilaya compte encore plus de 6000 chalets. La date d’éradication de ces habitations provisoires a été reportée à maintes reprises.
Le secteur de l’habitat dans la wilaya de Boumerdès est à la traîne par rapport aux programmes des autres wilayas. Pourtant, les besoins en logements sont encore plus importants, exacerbés qu’ils sont par les conséquences du séisme de mai 2003. La région compte encore plus de 6000 chalets. Plusieurs projets achevés ne sont pas encore distribués. A titre d’exemple, il y a les 200 logements de Beni Amrane qui ne sont pas encore attribués, malgré l’établissement de la liste des bénéficiaires. Aux Issers, plus de 200 appartements on été squattés dans la soirée du 21 février dernier à cause des retards mis pour leur distribution.
Idem à Chabet El Ameur, où des citoyens ont accédé par effraction à 200 logements avant d’être délogés de force par les services de sécurité. A Boudouaou, la distribution de 2200 logements sociaux a été reportée à maintes reprises. Ce qui a suscité l’indignation des occupants des chalets, dont le nombre dépasse les 900 à travers la localité. «Les autorités ont promis de nous reloger au plus tard le 19 mars, mais cela s’est avéré impossible, car les travaux de viabilisation ne sont pas encore effectués», dénonce un père de famille habitant un chalet à Benadjel.
Même situation à Thénia, où plus de 250 unités immobilières tardent à être distribuées à cause des retards enregistrés pour la réalisation des VRD. A Bordj Menaïel, le nouveau quartier qui devait absorber plus d’un millier de logements peine à se débourber. Ultime contradiction, les projets en voie de finition ne connaissent pas encore leurs bénéficiaires. C’est pourquoi d’autres retards viennent se greffer aux précédents. Même les projets AADL devant être livrés en 2016, comme c’est le cas des 800+700 de Bordj Menaïel connaissent du retard.
Pour rappel, la wilaya a bénéficié de 11 400 logements AADL. Cependant, hormis ceux de Khemis El Khechna (700), les autres projets connaissent d’énormes blocages. Les 93 appartements du chef-lieu de wilaya suscitent de multiples interrogations. Bien que finalisés et partiellement distribués, le reste attend on ne sait quelle décision. Cette liste n’est pas exhaustive. Les 9000 logements, toutes formules confondues, actuellement en réalisation dans plusieurs communes de Boumerdès, avec des taux d’avancement différents pourraient connaître le même sort que ceux lancés précédemment.
Déjà le directeur de l’habitat, Nabil Yahiaoui, a reconnu sur les ondes de la radio locale que «le lancement des 2500 logements de type public locatif, sur un total de 5000 unités, ne sont pas lancés en réalisation à cause des oppositions et du déficit en foncier». Quant aux chantiers des 2500 unités restantes, «ils seront lancés durant le 1er trimestre 2019, suite au feu vert du ministère de tutelle» à la proposition portant sur leur implantation au niveau des deux pôles urbains de Zemmouri et Boudouaou.
A noter qu’un programme global de près de 89 400 logements de différents segments a été inscrit au bénéfice de la wilaya de Boumerdès, entre 2000 et 2015. Cependant, 14 600 ont connu des blocages à cause de contraintes liées au manque de foncier, des oppositions de citoyens, au transfert des réseaux divers, au gel du financement des VRD et de la défaillance de certaines entreprises.
Source: El Watan du 19/03/2019