Des fonctionnaires, des commerçants et même des travailleurs précaires, tous ayant opté pour la formule du Logement promotionnel aidé (LPA), sont montés au créneau pour «dénoncer la fuite en avant des promoteurs et surtout le mutisme des responsables».
Dans ce contexte, les postulants au programme des 40 logements de ce type, sis à Oued Djemma, agglomération située à quelque 10 bornes à l’est de Relizane et entamé en 2015 avant d’être abandonnés quelques mois après, dénoncent l’insouciance du chargé des travaux, un parlementaire.
«Nous ne savons plus à quel saint se vouer pour remettre notre cas à l’ordre du jour et surtout exhorter le promoteur à reprendre les travaux qui n’ont pas dépassé les 20%», a renchérit un des concernés, qui précisera : «Le LPA est une formule initiée par les pouvoirs publics pour nous venir à la rescousse et nous soustraire des conditions déplorables dans lesquelles nous vivons avec nos familles, mais nous voilà victimes d’une arnaque qui ne dit pas son nom.»
Le hic, ajoutera un autre, est que les souscripteurs ont été saisis par la banque pour la finalisation des procédures administratives afin de s’engager dans les opérations de remboursements des crédits contractés. «Alors que nous sommes affaiblis par un loyer qui ne cesse de grimper, nous voilà appelés à nous retourner vers les banques», a tempêté avec amertume Ahmed, un fonctionnaire, qui ajoute : «Nous sommes vraiment pris entre le marteau et l’enclume.»
Dans les communes de Bendaoud et Mendès, le même scénario est vécu par les citoyens écartés des programmes de logements sociaux. A Bendaoud, il existe deux programmes LPA, l’un de 40 unités sis au chef-lieu de la commune et le second à la cité SN métal. Le premier est encore en souffrance alors que ses travaux ont été lancés en 2013.
Plus de 7 ans après, il est encore à son état «squelettique». Les concernés sont appelés à prendre leur mal en patience pour voir enfin leur rêve se réaliser.
Le second, achevé, mais certains souscripteurs attendent toujours «la grâce du promoteur» pour accéder à leurs logements, une trentaine a déjà bénéficié de ses clés.
A Mendès, ils ne sont pas moins de 80 postulants qui crient «à la hogra». «Nous subissons une manifeste hogra et aucun responsable n’a daigné se soucier de notre problème», a lancé un des intéressés en mettant à l’indexe toute les instances supposées veiller sur la réalisation de ce programme. «Personne n’a voulu nous écouter et personne n’a voulu nous aider à trouver une issue à notre problème», a conclu, Ali, un jeune fonctionnaire qui affirme qu’il a tout vendu pour s’inscrire dans ce programme.
Source : Elwatan du 25.06.2020