Le triste décor de la ville sera bientôt renouvelé dans 21 communes de la capitale.
Alger qui a la particularité d’avoir l’une des plus belles façades des villes méditerranéennes, donne l’impression de sombrer dans un état de délitement avancé qui fait d’elle l’une des villes les plus laides et les plus repoussantes au monde. La plupart des vieux bâtis sont menacés d’effondrement depuis longtemps mais le retard accusé dans une prise en charge sérieuse, cache mal le manque de volonté et l’incurie des pouvoirs publics dans ce domaine. Enfin, la wilaya d’Alger a engagé un vaste programme de réhabilitation de ces vieux bâtis dont une importante enveloppe financière a été dégagée pour ce projet de modernisation.
Le wali d’Alger Abdelkaker Zoukh avait lancé avant-hier que des travaux de réhabilitation d’immeubles seront lancés dans plusieurs localités, afin de changer le triste décor de la capitale. Après avoir inspecté des chantiers de remise à niveau du vieux bâti et de la voirie dans le centre-ville de la capitale, le quartier de la commune de Bourouba demeure parmi ses quartiers. A la cité Oumekhlmouf Mahmoud de Bourouba, construite dans les années 1980, M.Zoukh a inauguré la première phase d’un chantier de réhabilitation notamment extérieur de 1010 logements pour une enveloppe globale de 122,9 millions de dinars, avec un délai de réalisation de six mois. Selon la fiche technique présentée, la première phase concernera des bâtiments de 350 logements, qui consiste à refaire les toitures, réaménager les terrasses, réfectionner les façades et consolider les cages d’escaliers. Un renouvellement qui fera sûrement la joie des habitants. La bonne nouvelle c’est que la réhabilitation de la cité Oumekhlouf est déjà prise en charge par la direction de l’aménagement et de la restructuration des quartiers (Darq) dont le programme global porte sur la réfection de 565 immeubles (11.049 logements) répartis en 38 sites situés dans 21 communes de la wilaya. Les premières circonscriptions administratives dont les travaux de réhabilitation sont actuellement en cours sont celles de Bachdjarrah, Baraki, Bourouba, Bouzaréah et Hydra, a indiqué en outre un communiqué de la direction de l’aménagement et de la restructuration des quartiers(Darq). Le même document précise que plusieurs projets sont en phase d’étude ou de lancement dans d’autres localités de la capitale. Par ailleurs, le wali a effectué une tournée à Alger-Centre dans les chantiers d’aménagement de réhabilitation des façades, de l’étanchéité, des escaliers et de confortement des immeubles datant de l’époque coloniale de la rue Larbi Ben M’hidi et de réaménagement des trottoirs du même axe. «Lancé en juin 2013 pour un délai de 22 mois, le chantier est réalisé à 19%», indique le directeur de l’urbanisme et de la construction (DUC), Ali Bensaâd. «Dix grands boulevards du centre historique de la capitale connaissent ou sont appelés à connaître des travaux d’enfouissement des lignes électriques, de réaménagement de trottoirs et de remise au point de l’éclairage public ou artistique, avec un financement de 1,393 milliards de DA», a fait savoir M. Bensaâd qui explique que le projet avançait normalement. Il s’agit des boulevards Zighout Youcef, Krim Belkacem, Frantz Fanon, Didouche Mourad, Mohamed V, Larbi Ben M’hidi, Hassiba Ben Bouali, Colonel Amirouche, Asselah Hocine et la rue Docteur Saâdane. Il est important de souligner qu’il s’agit aussi des immeubles qui datent de l’époque coloniale et qui n’ont pas été restaurés depuis, notamment que ces anciennes bâtisses risquent l’effondrement à tout moment. De son côté, la direction du logement de la wilaya dispose selon son directeur Smaïl Loumi d’un programme pour la réhabilitation, en cinq phases, de 55.302 logements identifiés par l’étude de diagnostic technique et socio-économique réalisé en 2006 et qui a porté sur un parc de 13.690 immeubles (78.445 logements) répartis sur les 14 communes du centre-ville. M.Loumi a souligné que les travaux de réhabilitation en cours de réalisation à Alger-Centre touchent près de 7200 logements. Il explique que «la première phase de ce programme porte sur la remise à niveau de 11.810 logements situés dans les immeubles des communes d’Alger-Centre, Sidi M’hamed et El Mouradia». Une importante enveloppe financière de 5 milliards de DA a été consacrée pour la réhabilitation de 7200 logements. «Les 7200 logements sont en cours de réhabilitation contre une enveloppe de 5 milliards de DA dégagée par le ministère de l’Habitat, de l’Urbanisme et de la Ville», a fait savoir M.Loumi qui étale en outre que le reste de la première phase et de tout le programme de réhabilitation suivra en fonction des enveloppes dégagées par le ministère.
Le directeur central au ministère de l’Habitat, de l’Urbanisme et de la Ville, Ouahid Temmara avait expliqué auparavant dans un exposé plusieurs contraintes dans l’opération de réhabilitation du vieux bâti à Alger. Parmi ces contraintes, c’est l’absence d’un cadre juridique définissant les procédures à suivre en la matière et la multiplication des intervenants dans ce projet. Rappelons que les principaux problèmes de réhabilitation sont, aussi, les retards dans la concrétisation des projets déjà annoncés. Ce qui rend la situation plus complexe et plus dangereuse, c’est qu’à chaque fois, une partie des vieux bâtis cède sous la charge des phénomènes naturels et le poids des années en mettant la vie des habitants en danger. Pour conclure, rien ne semble se concrétiser sur le terrain concernant l’intervention sur le vieux bâti
source: l’expression