Lors d’un exécutif tenu avant-hier et consacré dans une grande partie au phénomène des bidonvilles, le wali d’Oran, M. Cherifi Miloud, a instruit les chefs de daïras et les maires d’accentuer les opération de lutte contre la bidonvilisation qui gagne du terrain au niveau de la wilaya d’Oran, ces derniers temps, avec l’apparition de nouvelles constructions illicites au niveau de plusieurs sites. Le chef de l’exécutif a haussé le ton, affirmant que la prolifération de ces habitations illicites et due au manque latent des opérations de contrôle et a exhorté les responsables concernés à multiplier les sorties sur site, rappelant qu’il n’hésitera pas à prendre des mesures coercitives contre toute personne impliquée dans la bidonvilisation de la ville. M Cherifi a rappelé que les maires doivent intervenir immédiatement pour démolir toute construction illicite nouvellement érigée sans attendre une réquisition des autorités de la wilaya. Il y a lieu de signaler que les services de la DUC d’Oran (Direction de l’urbanisme et de la construction) ont rendu public, il y a quelque temps, un rapport alarmant sur la poussée des constructions illicites dans la wilaya en dépit des grands efforts déployés par l’Etat au profit de l’éradication de l’habitat précaire et des bidonvilles et le relogement de leurs habitants dans des logements décents.
Ce rapport, présenté en présence du wali et des élus locaux et des représentants de l’exécutif local, relève une hausse inquiétante des constructions illicites dans de nombreuses communes de la wilaya, notamment celles situées dans la région Est d’Oran. Ainsi, le document fait état de plus de 40.000 constructions illicites réparties sur 13 communes. Le quartier des Planteurs, relevant du secteur urbain Sidi El Houari, représente la plus grande concentration de ces constructions avec pas moins de 20.000 habitations, sachant que ce même quartier a bénéficié d’un programme spécial de 12.000 logements, lancé en 2001 par le président de la République M. Abdelazziz Bouteflika, et qui a permis le relogement de prés de 5.000 familles dans de nouvelles cités. Les 6.000 logements restants sont en cours de réalisation dans les communes d’Oued Tlélat, Misserghine et Aïn El Biya. Le même rapport indique que 21.089 baraques et constructions illicites ont été érigées dans 47 localités réparties entre 13 communes, à leur tête : Sidi Chahmi avec 1.653 habitations, Es Sénia (2.012), Mers El Kébir (931) et Aïn El Biya (380).
Cet état des lieux fait ressortir, par ailleurs, une avancée dans la démolition des sites abritant des constructions illicites depuis 2007. L’on croit savoir à ce propos que 25 bidonvilles, qui contenaient 15.058 habitations, ont été totalement éradiqués. Les plus importantes opérations ont été menées notamment dans les localités de Hassi Bounif, qui a vu la démolition de 3.000 constructions, dont les occupants ont été relogés, et à Sidi El Bachir où 1.600 familles ont bénéficié à leur tour de logements sociaux. Vient ensuite le quartier des Planteurs qui a vu le relogement de 4.000 familles et les douars appelés «Virage» à Aïn El Beïda, «Douma», la ferme de Khemisti et le bidonville qui avait poussé près de l’hôtel Hayat Regency. Durant ces trois dernières années, la wilaya d’Oran a relevé de grands défis en matière de mise en œuvre de la politique de l’Etat visant à lutter contre l’habitat précaire. Elle a réalisé un bond qualitatif sur le plan de la mise en œuvre d’importants programmes et projets colossaux de logements, notamment ceux programmés au titre du social locatif (LPL).
Les autorités de wilaya veillent à réaliser «une ville moderne sans précarité» conformément aux instructions du président de la République et ce dans la perspective des prochains rendez-vous que doit abriter la capitale de l’Ouest. «Oran ne peut accueillir une manifestation de la taille des Jeux méditerranéens avec des atteintes environnementales ou urbanistiques», avait indiqué Mohammed Saber, ex-DG de l’Office de promotion et de gestion Immobilières (OPGI). Il a rappelé que la coordination des efforts entre l’ensemble des acteurs a contribué largement à impulser la cadence de la réalisation et la livraison des logements sociaux pour leur réception aux dates fixes. Cette même coordination a permis de résoudre les problèmes rencontrés par des comités qui siègent périodiquement et en permanence.
Source: Le Quotidien d’oran