Plusieurs programmes de logements sont à l’arrêt. Les souscripteurs du programme de logements LSP (800/768) de Souidania (Alger) attendent depuis plus de sept ans. Des bénéficiaires se sont rassemblés hier matin devant le siège de la direction de l’OPGI de Dar El Beida, chargée du suivi du projet.
Brandissant des affiches où ils dénoncent la «mauvaise gestion» du maître d’ouvrage délégué et la faible cadence des travaux, les postulants avaient été reçus par le directeur général de l’OPGI. Tous de simples cadres, les souscripteurs sont saignés à blanc depuis plusieurs années. «Les bénéficiaires sont des cadres moyens dont les salaires dépassent rarement 45 000 DA. Ce salaire va dans des loyers qui atteignent parfois 35 000 DA/mois.
Des gens, ne pouvant plus louer, logent dans des garages ou dans des cagibis infects, d’autres sont carrément forcés de se séparer de leur conjoint», révèle un quadragénaire, le regard triste, entouré de ses «compagnons d’infortune». Pourtant, la plupart des bénéficiaires, habitant les communes de la daïra de Zéralda, ont payé les trois tranches exigées pour ce type de logement. «Presque tous ont payé la somme exigée pour ce segment. Avec l’apport de la Caisse nationale du logement (CNL), des postulants ont payé les trois tranches de 85, 36 et 45 millions.
Moi, j’ai déboursé 210 millions, soit la totalité de la somme alors que nous n’avons rien reçu, ni certificat de la CNL ni surtout le contrat de propriété de la vente sur plan (VSP), comme l’exige la réglementation», précise un sexagénaire, qui dénonce le «mépris» de l’OPGI envers des souscripteurs honnêtes. Le problème des financements réglé, le chantier n’est pas pour autant achevé. Les gros œuvres, confiés à une entreprise turque, ont été livrés en 2011. Restent les VRD, les finitions, les accès et les pistes du site, réalisé sur une assiette de terrain de la commune de la périphérie de la capitale.
Engagement intenable de Zoukh ?
Le wali d’Alger, Abdelkader Zoukh, a effectué, fin janvier, une visite sur le chantier où il s’est enquis de l’avancement des travaux. Le directeur général a parlé du retard dans la réalisation des VRD et des difficultés pour accéder au chantier. «Le wali a eu connaissance des problèmes rencontrés par l’OPGI.
Il s’est engagé avec le directeur général, qui était sur le site ce jour-là, à livrer le projet à fin 2015. Mais le wali dit-il vrai ? Nous en doutons fort, lorsque nous constatons après chaque visite que le chantier n’avance toujours pas. L’OPGI, qui s’est toujours dérobé, a engagé des sous-traitants qui seront incapables, avec leurs moyens actuels, de terminer le chantier dans le délai avancé par M. Zoukh. Nous avons attendu plus de cinq ans. Nous risquons d’attendre encore cinq autres années supplémentaires avant de recevoir nos clefs», estime un souscripteur, présent sur le site le jour de la visite du wali.
Certes, les pistes ont été ouvertes, mais les entrepreneurs engagés n’ont pas «mis les gros moyens». «L’OPGI a retenu deux entreprises pour 11 blocs (264 logements) sur les 32 que compte le site. Les travaux, qui leur ont été confiés avec un délai contractuel de 10 mois, n’ont pas été réalisés après trois ans. Le directeur général s’est engagé en disant que d’ici deux semaines, des travaux seront effectués par d’autres entrepreneurs.
Ce directeur a reconnu que son office n’arrive pas à trouver des partenaires pour prendre en charge 5 blocs sur les 21 restants», résume un souscripteur. Autre écueil : les VRD devant être pris en charge par la direction de l’urbanisme et de la construction (DUC). «Le directeur général de l’OPGI nous a dit qu’il n’est pas responsable de la viabilisation du site, mais qu’il contactera la DUC pour engager les travaux», signale un représentant des protestataires, qui ajoute que son groupe fera parvenir un courrier à cette direction.
Les souscripteurs comptent, adresser un courrier, dont El Watan détient une copie, au wali d’Alger. Il y est exigé expressément l’octroi des contrats de propriété, comme précisé dans le cahier des charges, l’établissement d’un échéancier, un calendrier sur le taux d’avancement des opérations, le contrôle des entrepreneurs quant à la qualité des travaux. Le directeur général de l’OPGI a donné rendez-vous aux souscripteurs. «Nous avons convenu d’un rendez-vous avec le directeur général le 10 mai, pour parler du taux d’avancement du chantier.
Ce responsable a affirmé qu’il n’est pas tenu de signer un PV avec nous, mais nous sommes dans notre droit d’avoir un délai fixe mais surtout que les représentants de l’Etat tiennent les promesses», estime un souscripteur. Le wali d’Alger s’est engagé, début février, à livrer à partir du mois en cours 4503 logements. M. Zoukh a précisé que 11 884 appartements de ce type seront livrés à Alger en 2015, dont 4503 le seront progressivement à partir d’avril alors que 7000 autres seront distribués vers la fin de 2015.
Les souscripteurs attendent depuis plusieurs années
Plusieurs chantiers de construction de logements sont à l’arrêt ou connaissent une faible cadence des travaux. Pris en charge dans un premier temps par Batigec, le projet des 2684 LSP Boudjemaâ Temmim (Draria) a été confié à l’entreprise privée Condor, qui s’est engagée à relancer les travaux et livrer les logements dans les délais.
Les souscripteurs, satisfaits par la reprise du projet au groupe privé, s’inquiètent car la garantie du projet (FGCMPI) aurait expiré fin mars, les gros œuvres pas encore lancés dans certains blocs, les VRD inexistants, etc.
Les représentants des souscripteurs, issus de 7 communes d’Alger, ont organisé plusieurs sit-in pour dénoncer les «faux-fuyants» de l’administration. Des réunions avaient été tenues avec les repreneurs de Batigec.
Condor, qui a acquis le patrimoine de la société publique, a réalisé, depuis son installation, en mai 2014, une dizaine de tours, nous informe-t-on. Le directeur général du conseil d’administration du groupe, Abdelmalek Benhamadi, a affirmé que la date de livraison de certains sites ne saura excéder les 20 mois (source : condor.dz). N. Id.
Source : Elwatan