Lancé en 2013, le projet des 6000 logements AADL réalisé sur le site de Retba, dans la commune de Didouche Mourad, à 15 km au nord de Constantine, demeure toujours un casse-tête pour les autorités de la wilaya.
Alors que les logements ont été achevés pour une grande partie du projet depuis 2018, leur réception et attribution aux souscripteurs a été retardée à maintes reprises à cause du sempiternel problème des travaux de VRD (voiries et réseaux divers), qui n’a jamais été maîtrisé à cause des défections répétées des entreprises pour défaut de payement, mais aussi suite aux retards dans le raccordement aux réseaux d’eau, de gaz et d’électricité en raison des oppositions injustifiées des riverains propriétaires terriens de la région.
Classé parmi les priorités à prendre en charge par le nouveau wali de Constantine, Ahmed Abdelhafidh Sassi, le projet a fait l’objet de plusieurs visites, suite auxquelles les soucis des réseaux d’AEP, de gaz et d’électricité ont été enfin réglés.
En visite récemment sur site en compagnie du wali, le directeur général de l’AADL, Tarek Belaribi, a reçu un aperçu sur l’évolution des travaux pour se rendre compte que des mesures d’urgence s’imposent pour débloquer une situation devenue intenable. «C’est inadmissible que le projet traîne à ce point, pourtant il n’y a aucun problème de financement, je veux que toutes les situations de paiement des sous-traitants soient réglées dans les plus brefs délais à travers la signature de conventions avec ces entreprises afin de leur permettre d’être à jour avec leurs employés», a instruit Belaribi en direction du directeur régional de l’AADL à Constantine, en présence des chefs d’entreprise réunis à la base-vie de Retba.
L’autre problème, qui continue d’être soulevé à chaque visite est celui du phénomène de glissement de terrain qui bloque l’avancement des travaux dans certains ilots, notamment le n°23. «Les délais d’achèvement des logements doivent être noyés dans ceux des travaux de VRD, il faut lancer des travaux de construction de murs de soutènement en parallèle et ne pas se contenter les réaliser par lots pour gagner du temps», a poursuivi le DG de l’AADL.
Des consignes ont été également données pour accélérer les travaux d’assainissement à travers l’achèvement de la conduite longue de 2,5 km, dont seulement 800 m ont été posés.
DES SOUSCRIPTEURS MÉCONTENTS
La principale annonce de la visite de Tarek Belaribi au site de l’AADL de Retba a été son engagement de livrer au moins 5000 logements vers la fin du mois d’octobre prochain. «Vous me préparez un état des lieux du projet avec le reste à réaliser pour les trois tranches du projet pour prévoir leur livraison vers la fin d’octobre prochain, on s’engage à livrer au moins 5000 logements», a-t-il tranché. Une mesure qui a surpris plus d’un, notamment parmi les représentants des souscripteurs présents à cette réunion. Une surprise d’autant qu’elle survient suite à l’annonce du wali de Constantine de livrer 1500 logements en septembre prochain comme première étape suite à des concertations avec les concernés.
Ces derniers ont tenu à porter leurs doléances au premier responsable de l’AADL, en dénonçant le flou qui continue de marquer ce projet et les fausses promesses des anciens walis, alors qu’ils demeurent dans l’attente de la réception des clés de leurs logements après une attente qui a trop duré. «Depuis 2018, nous attendons d’habiter nos appartements dont une bonne partie a subi des actes de vol et des dégradations ; nous voulons être associés à toutes les décisions et nous voulons être bien informés pour éviter toutes ces rumeurs qui nous empoisonnent la vie», a lancé un intervenant parmi les représentants des souscripteurs. «Chaque fois que vous venez pour inspecter le projet, les travaux sont relancés pour vous donner une fausse impression, car dès que vous quittez les lieux, les engins et les travailleurs vous emboîtent le pas, c’est l’anarchie qui règne dans ces chantiers, on ne voit pas que cela avance, malgré toutes vos promesses, nous voulons que des mesures soient prises pour mettre un terme à ces pratiques, c’est trop», a dénoncé un autre.
Lors de notre présence sur les lieux, nous avons bien constaté que beaucoup reste à faire en matière de travaux de VRD, surtout que sur de nombreuses voies reliant les différents îlots, rien ne donne l’impression que cela avance vraiment, malgré les mouvements des engins qui activaient lors de cette visite à poser le bitume. Certains immeubles n’ont même pas de voies d’accès. Les souscripteurs semblent avoir raison de protester après une attente qui a trop duré dans un chantier qui reprend timidement après les longs arrêts dus à la pandémie du coronavirus.
Un autre problème et pas des moindres a été posé lors de la réunion du DG de l’AADL avec les entreprises et les autorités locales est celui des ascenseurs qui attendent encore d’être réceptionnés par un importateur pour être installés dans les tours. Un problème qui attend lui aussi d’être réglé.
Elwatan du 26.7.2020