D’attente lasse, les journalistes et correspondants de la wilaya de Tizi Ouzou ont fini par sortir de leurs gonds et dénoncer avec des mots assez durs le retard enregistré dans la réalisation des travaux du projet de 100 logements LPA de Draâ Ben Kheda, dont ils sont acquéreurs.
Ils le montrent dans une déclaration ayant sanctionné la réunion tenue jeudi dernier à la salle du Petit théâtre de la maison de la culture Mouloud-Mammeri. Ce retard est imputé sans détours à la passivité du maître de l’ouvrage, à savoir l’OPGI de Tizi Ouzou et l’entreprise réalisatrice qui, selon les intervenants, a montré une volonté manifeste de ne pas achever les travaux qui accusent déjà un retard énorme avec en sus des malfaçons et imperfections constatés au niveau de ce qui a déjà été réalisé comme l’existence de trois piliers inclinés et n’ayant pas été refaits malgré l’insistance des services du CTC.
«Suite au constat alarmant dressé en présence de ces derniers (les journalistes, ndlr), par la commission de suivi dudit projet, l’association des journalistes et correspondants de Tizi Ouzou tient à tirer la sonnette d’alarme devant les défaillances constatées et par la même, à interpeller les autorités de tutelle afin que toutes les mesures qui s’imposent soient prises en urgence pour permettre l’achèvement et la livraison des logements dans les délais convenus», est-il écrit noir sans blanc dans le dit document qui ajoute : «A ce titre, nous précisons qu’au rythme actuel d’avancement des travaux, nous sommes convaincus que le projet a de très faibles chances d’être achevé dans le délai fixé à fin décembre 2017». Plus loin, il est précisé que «lors de leurs multiples déplacements effectués sur chantier, les membres de la commission de suivi ont eu à constater que la qualité des travaux réalisés est loin d’être satisfaisante et le nombre d’employés mobilisés par l’entreprise en charge des travaux est très réduit (04 ouvriers lors de la dernière visite)». Lors des débats, il a été mis en avant cette volonté manifeste de ne pas mener à bout ces travaux comme le montre l’inexistence de travailleurs sur le site «ce qui continue d’influer négativement sur l’avancement des travaux».
Le maître de l’ouvrage a été aussi au centre de tirs groupés émanant des acquéreurs. «Ainsi, l’engagement pris par l’entreprise, lors des différentes rencontres qui ont regroupé cette dernière avec l’OPGI et l’AJCTO, d’achever la réalisation de tous les planchers en octobre s’est avéré être un pur leurre, sinon une fausse promesse ! L’entrepreneur continue à traîner en long et en large tout en usant, à chaque fois, de subterfuges irrecevables alors que, selon ses propres affirmations et celles du directeur de l’OPGI, toutes ses situations financières dans ce projet ont été prises en charge», lit-on encore. Pas seulement. Plus loin, il est ajouté aussi : «Nous avons également constaté que l’entreprise, dont la défaillance est reconnue par tous, n’est pas la seule responsable de cette situation. Nous estimons que l’OPGI, en sa qualité de maître de l’ouvrage, n’a pas agi suffisamment et avec toute la fermeté qui s’impose pour mettre fin à cette situation qui risque d’être fortement pénalisante pour nos confrères dont la grande majorité a versé les sommes d’argent dues depuis au moins une année». Le constat est là et parle de lui même. Entre temps, la colère monte encore et les journalistes et correspondants menacent de durcir encore le ton en affirmant qu’à la «lumière de ce qui précède, nous tenons à affirmer que si des mesures ne viendraient pas à être prises en urgence, des actions de protestation plus radicales seront envisagées dans un avenir proche».
L’heure ne prête guère à la satisfaction et la déception doublée par un sentiment de colère s’installe progressivement. Les journalistes et correspondants de presse de la wilaya de Tizi Ouzou où quasiment tous les organes sont représentés, aussi bien pour ceux de la presse écrite que de l’audio-visuel, ne comptent pas se laisser faire par la passivité des uns et des autres, passivité érigée en norme avec comme conséquences les retards enregistrés dans tous les domaines.
Source: Le temps 08-10-2017