Après l’éradication de la majorité des bidonvilles dans la capitale, de nouveaux sites de baraquement ont vu récemment le jour.
Cette situation est due au relâchement de la vigilance des collectivités locales, qui sont incapables de maintenir en permanence un espace urbain assaini, particulièrement en cette période de pandémie.
A Dergana, ces nouvelles mansardes sorties de nulle part occupent désormais les espaces attenants aux immeubles. D’après un habitant de la localité, «l’année dernière, il y a eu une grande opération d’éradication qui a nécessité des efforts considérables. Pratiquement tous les espaces communs aux bâtiments ont été vidés de ces baraques.
Il a suffit d’un relâchement de la vigilance pour que la plupart des anciens indus occupants reconstruisent d’autres baraques aux mêmes endroits». Sur le prolongement de la RN24, à partir de la localité de Qahouet Chergui, d’autres bidonvilles poussent comme des champignons, particulièrement au lieudit Chebcheb, où il y avait un bidonville tentaculaire.
Ce dernier a été éradiqué et ses occupants relogés. Sauf que d’autres occupants ont dernièrement érigé de nouvelles baraques, conférant au lieu la même configuration d’avant. «Ces baraques sont construites en un temps record. Les matériaux de construction, tels que le parpaing, le ciment, le sable et les feuilles de tôle sont déchargés de nuit.
La baraque est construite en moins de 24 heures», nous confie notre interlocuteur. Le même constat prévaut également au lieudit «la terre familiale». En face de cet ancien quartier de Bordj El Bahri, un hangar abandonné se trouvant en face d’une salle de sports a été transformé en lieu d’habitation pour des dizaines de familles. Ces dernières ont squatté une grande partie de la structure en rajoutant des extensions en parpaing.
En l’espace de quelques jours seulement, le hangar est devenu une fourmilière qui grouille de gens qui cohabitent dans cet espace contigu. «Ce hangar était une usine pour le rechapage des pneus. Il a été incendié durant la décennie noire et abandonné par ses propriétaires. Avec le relâchement de la surveillance, il a été occupé par ces familles, au grand dam des habitants du quartier», regrette un habitant de la localité.
Par ailleurs, des immeubles à la cité «Diplomatique», dont la construction est inachevée, ont été récemment squattés par des dizaines de familles.
Les indus occupants ont procédé au réaménagement des appartements en partageant les structures entre plusieurs familles, dénaturant de surcroît tout le quartier qui est devenu un bidonville.
En tout état de cause, il convient de signaler que la prolifération de nouveaux bidonvilles dans la capitale est un indicateur de crise dans le domaine du logement. Si l’Etat a fait beaucoup d’efforts en construisant des milliers de logements, il n’en demeure pas moins que cela reste insuffisant pour répondre à toute la demande.
elwatan