Plus de 30% des logements attribués sont vendus et 20% loués illicitement.
Plus de 30% des logements sociaux attribués jusqu’ici sur un programme de 6 820 unités au nouveau pôle urbain Kalitoussa de Berrahal (Annaba) auraient été déjà écoulés clandestinement, révèle une source crédible. Les prix de vente varient entre 300 et 400 millions de centimes, précise la même source. Ici l’on pointe un doigt en direction des ex-locataires principalement du chef-lieu de la commune de Annaba, notamment ceux d’El-M’haffeur, ainsi que Bouhamra et Sidi Salem (commune d’El-Bouni). Par ailleurs, nous apprenons de même source que 20% des appartements sont loués également de manière clandestine. Autres maux qui rongent aussi le site Kalitoussa, les maisons de rendez-vous.
De bénéficiaires des logements vendus auraient jeté leur dévolu sur les constructions illicites, implantées aux abords du chef-lieu de la commune de Annaba.
La majorité de ces constructions est essentiellement localisée dans la plus importante agglomération de Annaba, à savoir la daïra d’El-Bouni, sinistrement surnommée la ville des “mille et une bicoques”. Devant l’absence quasi totale des pouvoirs publics, la situation a atteint, de nos jours, des proportions alarmantes. Les localités de Saroual, Oued Nil, Chabbia et Kherraza, mitoyennes de l’autoroute Annaba-Berrahal, sont les plus ciblées par le phénomène tout aussi embarrassant de la construction illicite. L’anarchie ambiante et la déliquescence des institutions de l’État qui s’étalent au grand jour ont fait que des terres – tous statuts confondus – sont livrées à un véritable “pillage”. Un événement qui s’expliquerait par l’absence de réaction, voire l’implication du service technique de l’APC et des gestionnaires, et ce phénomène s’est transformé en “boîte de Pandore”.
Une situation qui s’est prolongée favorisant bien des dépassements à travers l’ensemble de ses localités, et qu’il sera très dur de redresser au vu des abus constatés, avouent des membres de certaines APC. Pour s’enquérir de la gravité de la situation, il suffit de faire une balade aux lisières des deux versants pour constater de visu “la catastrophe”.
De par sa situation géostratégique et de l’attrait qu’elle a suscité au début des années 2000, l’ex-Sonatiba a fait l’objet d’un trafic gigantesque du foncier. Certains parlent d’une véritable “ruée” sur les poches constructibles avec et sans l’aval des responsables locaux. Depuis, la situation s’est sérieusement dégradée et serait devenue incontrôlable, assure-t-on. “Le nombre des constructions illicites érigées ces cinq dernières années, notamment à Oued Nil et sur les hauteurs de Kherraza et Chabbia, dépasse et de loin celui réalisé depuis l’indépendance”, estiment des riverains. Le visiteur ne peut qu’être impressionné par le nombre de bâtisses réalisées sur des terres domaniales et forestières avec piliers et dalles en béton, mais n’ayant pas le moindre document autorisant leur construction. Le lieu choisi pour ce type d’habitat est généralement situé loin des regards indiscrets, autrement dit des terrains propices à l’implantation de constructions. Cependant, la complicité du service technique dans ce genre de situation est de mise. Aujourd’hui, le trafic du foncier attire les gens tels des charognards autour d’une proie.
source: Liberté