Les entreprises nationales et étrangères exerçant dans le secteur du BTPH, chargées de la réalisation des différentes formules de logement public et des infrastructures publiques, percevront avant la fin du mois de mai en cours, une partie de leurs créances impayées.

 

En effet, le gouvernement a décidé de payer une partie des 130 milliards de dinars de dettes au profit de ces promoteurs. Les pouvoirs publics ont pris cette décision, après que les banques, CPA et CNEP avaient refusé d’accorder des financements, en raison de problèmes de liquidités.
Des entreprises étrangères, notamment chinoises et turques, en charge de la réalisation des programmes de logements (LPP, AADL et autres types de logement) ont arrêté les travaux, depuis près de quatre mois. «L’argent sera débloqué dans les prochaines 48 heures», ont indiqué hier des sources du ministère de l’Habitat. «Les promoteurs seront payés avant le début du mois de Ramadhan», a-t-on précisé. Cette décision est intervenue après que des sociétés étrangères aient menacé de quitter et de laisser les chantiers à l’arrêt, faute de payement. Un responsable d’une banque avait endossé la responsabilité au ministère des Finances qui, selon lui, «refusait d’intervenir pour régler le problème». Mais le gouvernement a pris cette décision qui permettra de relancer les chantiers à l’arrêt et rassurer les souscripteurs des différentes formules de types de logements. La portée d’une telle mesure est avant tout symbolique et ne soulagera que peu le poids qui pèse sur les acteurs du BTP.
Le gouvernement avait précédemment décidé d’exonérer, provisoirement, ces entreprises d’impôts et de taxes, jusqu’à ce que l’Etat puisse payer les factures. Une mesure décidée par le Premier ministre, suite à sa rencontre avec le président du FCE, Ali Haddad. Il s’agit d’exonération de cotisations sociales sur les salaires, car le reste (soit la majorité) des taxes et impôts ne sont réglés qu’après le paiement des factures.
En attendant que ces décisions soient impliquées et que l’argent soit débloqué, les entreprises continuent à devoir payer les salaires de leurs employés et les factures de leurs fournisseurs de matériaux de construction (ciment, rond à béton, sable, etc.). Ces promoteurs immobiliers sont également tenus de rembourser leurs dettes aux banques.
Les mêmes sources ont indiqué que les programmes lancés par le gouvernement ne vont pas être gelés. «La déclaration du Premier ministre Abdelmalek Sellal a été mal interprétée. Il n’a pas parlé des projets en cours. Ils seront achevés selon les délais préalablement arrêtés», a-t-on signifié. Abdelmalek Sellal avait reconnu, lors de sa visite de travail et d’inspection dans la wilaya de Médéa, le 29 avril dernier, qu’il était impossible pour l’État de poursuivre la réalisation de logements au rythme actuel. «Le budget des États-Unis ne nous suffira pas pour poursuivre la réalisation de logements au rythme actuel», avait-il déclaré, reconnaissant que la politique du logement du gouvernement était intenable. Un aveu signifiant que le secteur de l’habitat est en phase critique et qu’il fait face à une véritable crise financière.
Certes, l’Etat avait multiplié les formules et les opérations de relogement ces dernières années, malgré la baisse drastique des revenus du pétrole, mais la crise a fini par rattraper ce secteur, considéré comme un facteur de paix sociale. Sellal avait proposé comme solution : l’implication des promoteurs privés dans la politique de logement, alors qu’en réalité, il est difficile de trouver des promoteurs immobiliers, capables de prendre en charge la demande de plus en plus croissante, en matière de logement. Ces entreprises, force et de constate,r n’ont ni l’expérience requise et les moyens humains qualifiées nécessaires. L’État a pris seul en charge la quasi-totalité des projets de logement, des différentes formules comme AADL, LPP et LSP, logements sociaux, en «marginalisant» les promoteurs privés faute de moyens.

Source: Le temps le 04-05-2017

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