L’affirmation selon laquelle le logement est le problème n°1, dans la wilaya d’Oran, se vérifie, chaque jour. Les visites du nouveau wali, M. Zâalane Abdelghani, à travers les daïras, se succèdent et se ressemblent dans, au moins, l’aspect «revendications de la population locale», qui sont dominées par un besoin pressant – et souvent impérieux – d’habitat. Où qu’il aille, le chef de l’Exécutif local fait face à un gros lot de doléances exprimées par des «mal-logés». Même lors de la supervision de chantiers qui n’ont rien à avoir avec le logement, lors des «entractes» entre deux points du circuit, le problème du logement surgit, de nulle part, en plein centre urbain de la ville, sur la bordure d’un chemin vicinal, en rase campagne, à l’orée d’un patelin, d’un petit hameau, perdu dans la nature La tournée, effectuée hier, à travers les quatre communes de la daïra d’Aïn El-Turck, n’a pas dérogé à cette «règle».
Au contraire, le problème du logement s’est réitéré, avec une fréquence, extraordinaire, et avec acuité. Le chef-lieu de la daïra, un peu plus que les trois autres municipalités de la Corniche, enregistre, selon des signes palpables, une forte demande en logements, que les programmes en cours ne pourraient atténuer que légèrement, et ce, d’autant plus que la cadence des travaux – si tant est que travaux existent ! – est globalement insatisfaisante. D’ailleurs, le logement s’est taillé la part belle de la rencontre, tenue par le wali, avec la société civile, au Complexe touristique des Andalouses. Au point où le wali a dévoilé, lors de sa réplique aux préoccupations citoyennes, formulées dans la salle, sur une sorte de «réforme», qui ne dit pas son nom, dans le système d’attribution des logements sociaux, la communication des listes ainsi que la procédure de recours qui s’en suit. «Une chose est sûre, la manière dont on attribue les logements, à Oran, ne peut plus rester telle qu’elle est, aujourd’hui. Beaucoup de choses seront revues. Y compris le processus qui suit la phase recours, qui s’étale sur huit jours après l’affichage des listes. La notification à l’adresse des personnes écartées de la liste après recours sera obligatoire, avec mention du motif du rejet. Et les «indus-bénéficiaires» seront, systématiquement, poursuivis en justice par l’administration, pour fausse déclaration», a prévenu le wali, importuné, comme tout le parterre d’ailleurs, par un cas d’espèce survenu «on live», celui d’un jeune qui s’est plaint de son écartement «délibéré et abusif» d’une liste de logements, à Bousfer, après recours, mais dont les allégations mensongères ont été mises à nu, séance tenante, par une voisine qui a dévoilé que cette personne a, bel et bien, bénéficié d’un logement social, dans le passé, au même titre que sa mère.
Auparavant, le wali avait inspecté plusieurs chantiers, de différents secteurs, dans les quatre communes de la daïra. Parmi ces chantiers, l’évitement de Mers El-Kébir, reliant la RN2 au croisement CW44-CW45, à partir d’un échangeur projeté, à hauteur de la base navale. Sur place, il a instruit le maître de l’ouvrage, la DTP, ainsi que l’APC, pour œuvrer en symbiose, afin d’aplanir toutes les difficultés qui se dressent devant la réalisation de cette section autoroutière de 5 km, en deux fois deux voies, serpentant dans le mont, confiée à l’entreprise SARL Indjaz El-Djazaïr.
Pour le wali, la question liée à l’expropriation de quelques fermes et habitations, ça et là, est un problème «très mineur et bien circonscrit» qui n’a, pratiquement, aucun impact sur l’évolution du chantier, en bloc. Si ce chantier a laissé une bonne impression chez le wali, tant une armada d’engins et de moyens humains et logistiques, étaient mis en œuvre, par l’entrepreneur en question, il n’en était pas du tout le cas, à quelques encablures de là, précisément au chantier d’achèvement de l’élargissement du CW44 (2e tranche), sur 2,2 km. Là, en effet, le wali a été, désagréablement, surpris par le manque flagrant et déconcertant de moyens de travail à l’œuvre, avec, en tout et pour tout, un seul brise-roche en action. «C’est un non-chantier pour moi, à en juger de la cadence des travaux. A vue d’œil, je doute fort que vous puissiez, à ce rythme-là, livrer la route avant la saison estivale ( ) Vous êtes avertis, alors assumez !», a lâché le wali, devant l’entrepreneur chargé du projet.
Source : Le quotidien d’oran