Le chef de daïra d’Oran, M. Rahmouni, a révélé, lors d’un point de presse animé sur le problème du logement, des chiffres qui donnent le tournis, montrant la gravité de la situation. En évoquant le dossier épineux des demandes de logement social (formule à points), l’intervenant a annoncé que la commission de daïra, mise en place depuis le 10 décembre 2020, avait retrouvé des demandes de logement datant de 1975.
Autrement dit, des citoyens sont en attente d’un logement depuis plus de 40 ans. Le chiffre exact des demandes déposées entre 1975 et 2014 est de 34 958. Pour la commission, nombre de dossiers étaient incomplets et devaient être révisés. Ce simple chiffre interpelle, en fait, sur la gestion des dossiers des demandes de logement social et la conduite des programmes de construction, bien que durant les années 1990 il avait été mis fin un temps au soutien à la réalisation des programmes de logements sociaux. Pour beaucoup d’Oranais, cette situation est à mettre en parallèle avec le phénomène de la multiplication des constructions illicites, des constructions sur les terrasses ou encore de l’apparition de bidonvilles, dont la wilaya détient le record à l’échelle nationale. Même si les cas d’indus demandeurs et autres fraudeurs sont aussi réels (le chef de daïra a parlé de 5 129 demandes annulées parce que les demandeurs avaient déjà bénéficié d’un logement), cela n’atteint pas le nombre réel de demandes de logement insatisfaites à ce jour.
Poursuivant sur ce sujet, au vu des premiers résultats de la commission de daïra, M. Rahmouni a indiqué que sur les 99 700 demandes de logement de ces dernières années, plusieurs assainissements des dossiers ont abouti à une révision. De 2017 à 2018, ce sont donc 43 000 demandes qui ont été recensées, avant de passer, de 2018 à 2019, à 47 800 demandes. À noter que ladite commission de daïra a épluché jusqu’ici 13 500 dossiers de demandeurs et doit poursuivre son travail.
Il faudra probablement plusieurs années encore pour assainir toute la situation des demandeurs de logement social et bien des programmes de construction à concrétiser.
Source : liberte-algerie 8-03-2021