Las des fausses promesses et à bout de patience, les résidents de Batimat Taliane’ remontent au créneau pour lancer une énième interpellation, à l’adresse des pouvoirs publics. Au bord de la désillusion pour bon nombre d’entre eux, les occupants de cette cité, en préfabriqués, en appellent au nouveau wali d’Oran auquel ils demandent de les reloger dans les plus brefs délais.
Prévue initialement à fin 2016, puis à la mi-2017 et ensuite dans un troisième temps, avant fin 2018, puis encore une fois pour fin 2019, la réception du projet de 1.252 unités de type logement public locatif’ (LPL), à mi-parcours entre la pépinière de l’USTO et la zone des sièges, destiné aux habitants de la cité de Batimat Taliane’, n’est pas pour demain. Et pour cause, les travaux qui n’ont pas été achevés, et ce, s’agissant aussi bien des logements que des équipements publics qui sont annexés à ce petit ensemble urbain de 1.252 unités. Selon une source proche du dossier, le projet devrait être réceptionné, avant la fin d’année. Une énième échéance à prendre, en tout cas, avec des pincettes, vu la longue série de fausses annonces qui a marqué ce projet depuis la pose de la première pierre et même bien avant. Prenant leur mal en patiente, depuis le début de réalisation de cet ensemble d’habitats, les résidents de la vétuste et non moins précaire cité en préfabriqués tirent, néanmoins, des motifs de consolation et d’espoir dans le fait qu’ils disposeront au bout du chemin d’une belle cité intégrée, avec à la clé, un ensemble de structures d’accompagnement, tout près de chez-eux. Eux qui ont, il n’y a pas si longtemps, vu en un projet promotionnel mitoyen, une vraie menace pour leur cité intégrée et il aura fallu l’engagement solennel du wali de l’époque, Mouloud Cherifi, selon lequel l’assiette concernée sera, bel et bien, réservée à des équipements publics de proximité, pour qu’ils aient renoncé à leur mouvement de protestation. On peut toutefois, affirmer à en juger d’après ce qui reste à réaliser que l’échéance de fin 2020 est « jouable » dans la mesure où, selon la même source, le taux de réalisation en est, à un peu plus de 90%.
Les pépins financiers puis l’histoire du Covid-19
Parti début 2015 pour durer 25 mois, le chantier est au-delà de ses 5 années, soit un glissement de plus que le double du délai contractuel du marché, 25 mois. Mais qu’est-elle, en fait, la raison de ce gros retard ? Elle est à rechercher, à en croire de la version officielle, dans les pépins financiers qu’a connus ce projet, précisément un avenant enregistré chemin faisant à ee projet attribué au temps de l’ex wali, Abdelghani Zâalane, par le maître d’ouvrage l’OPGI, à partir d’une « short-list » du ministère de l’Habitat, à une entreprise nationale privée, SARL Kada Torki Djamel, et une entreprise chinoise sous droit algérien, SARL C2SS. Bien que le problème financier ait été dernièrement réglé avec la dotation d’une rallonge budgétaire, le chantier est toujours en souffrance. Et c’est l’intervenant chinois qui est pointé du doigt, dont le lot est bien en retard par rapport à celui confié à l’entreprise algérienne. Nos sources parlent d’un rythme de travaux bien en-deçà de ce que supposent le planning révisé et le cahier de charges, de la tranche réalisée par les Chinois. Les travaux de terrassement pour l’implantation des 1.252 logements publics locatifs, destinés aux résidents de la cité en préfabriqués Batimat Taliane’, avaient commencé en février 2015, dans cette ancienne base de vie de la Société de bâtiment d’Oran (Batior), délocalisée vers Chteibo. D’après la fiche technique du projet, la surface bâtie est de l’ordre de 18.000 m² (1,8 ha sur la surface globale de 17 ha). Le dossier de la cité de Batimat Taliane’ était revenu en 2015 sur la scène d’actualité locale, avec l’annonce par le wali de l’époque, Abdelghani Zâalane, d’un programme de logements pour les résidents de cette cité précaire.
Début 2016, des décisions de pré-affectation ont été remises aux résidents recensés dans cette cité en préfabriqués, en attendant l’achèvement du site des 1.252 unités LPL.
Lent chantier, long calvaire
Un document qui a, en plus de sa valeur légale et juridique, cet effet psychologique apaisant et rassurant sur ces ménages, tout en « écourtant » d’une certaine manière le temps d’attente pour l’accès à ces logements, prévu courant 2017. Dans l’autre sens, l’Administration locale y gagne, elle aussi, puisque ce faisant, elle fixe et arrête la liste des attributaires et coupe court ainsi à la spéculation et à la surenchère. Et ce d’autant que le recensement, opéré le 28 janvier 2016, a été fait en présence des représentants du collectif des résidents de cette cité, avec à la clé, des critères bien définis concernant les sous-ménages et les ayants-droit. Ce qui a grandement contribué au succès du traitement de ce dossier, dont la « réputation » a débordé au-delà des éphémérides de la collectivité locale sous Abdelmalek Boudiaf, c’est l’approche participative avec laquelle il a été diligenté. Les habitants de la cité ont été impliqués, sérieusement, dans le processus, du début à la fin. D’abord, leur refus d’être déracinés de leur milieu et leur mode de vie a été pris du bon bout par l’actuel chef d’exécutif. Ce n’est ni un fléchissement ni une abdication des pouvoirs publics, face à une exigence citoyenne, tel qu’imaginerait un esprit mal tourné, mais un compromis, ni moins ni plus, une solution médiane pour résoudre le problème, qu’inspire la bonne gouvernance, le bon sens même. Dès que l’esprit a changé, et donc l’approche avec, les choses sont allées vite et dans le bon sens. Un terrain, approprié et de grande valeur immobilière, a été trouvé pour l’implantation d’une nouvelle cité dédiée aux familles, cité ayant dangereusement dépassé sa durée de vie. Plus facile à dire qu’à faire, plutôt. En effet, l’accord de troc suggérée alors à la Société de bâtiment d’Oran (Batior), par l’octroi d’un foncier sis zones des activités de Chteïbo en échange de ses 17 ha, près de l’USTO, n’a été entériné qu’après d’âpres négociations, où la prépondérance de l’autorité de l’Etat n’est pas resté qu’un slogan. La complexité du démontage des équipements et du matériel de Batior et de son évacuation étaient tels que le planning du chantier a connu une translation de délai (25 mois); la livraison de la cité était prévue, initialement en 2016, sachant que la surface bâtie est de l’ordre de 18.000 m² (1,8 ha sur la surface globale de 17 ha). Tout un ensemble d’équipements publics est également projeté sur place, de sorte que les heureux relogés de Batimat Taliane’ n’auront qu’à s’installer confortablement dans cette nouvelle cité intégrée sans se soucier de quoi que ce soit.
Le quotidien d’oran du 29.9.2020