Pas moins de 120 sites qui étaient destinés à accueillir des constructions illicites ont été récupérés et réaménagés, a-t-on appris des services de la wilaya. Ces opérations s’inscrivent dans le cadre des mesures d’organisation urbaine et de préservation du domaine agricole et forestier. Ainsi, dans le secteur Bouâmama relevant de la commune du chef-lieu, les services compétents ont procédé, la semaine dernière, à la démolition de 75 constructions illégales sur un domaine forestier. Dans la même circonscription, 120 sites squattés ont été récupérés. La deuxième opération a eu lieu dans la commune de Hassi Bounif où 11 constructions ont été démolies.
Cette opération sera suivie par d’autres à travers l’ensemble des communes, selon les services de la wilaya qui, par ailleurs, ont annoncé des sanctions prévues par la loi à l’encontre des individus auteurs ou complices de ces dépassements. La lutte contre les bidonvilles et les constructions illicites a permis la récupération d’importantes superficies foncières, dont une partie a déjà servi à la réalisation des équipements publics. Il faut savoir que la wilaya d’Oran souffre, depuis quelques années, d’une saturation foncière dans les zones urbaines, d’où la décision de mobiliser d’importantes réserves pour accueillir les nouveaux projets à l’extérieur des anciennes villes, à travers, notamment, la création de nouveaux pôles urbains à l’est et à l’ouest. En effet, si la disponibilité du foncier ne semble pas poser de problème au niveau de ces nouvelles extensions, ce n’est pas le cas dans la commune chef-lieu. C’est même un grand casse-tête, souligne un responsable local. Ainsi, pour faire face à ce problème, les autorités locales ont créé une instance chargée de recenser les assiettes foncières non encore exploitées et récupéré celles dégagées après la démolition des immeubles menaçant ruine désaffectés. Cette démarche permet, entre autres, d’actualiser et de recenser les terrains domaniaux non encore exploités, en particulier ceux situés dans le tissu urbain et périurbain. L’action vise, en outre, l’identification des terrains squattés par des particuliers transformés en constructions illicites ou autres. Il est question, ainsi, de dégager de nouvelles surfaces urbaines afin de les intégrer au fichier des réserves foncières. La démolition des immeubles menaçant ruine après le relogement de leurs habitants, a permis de dégager, à elle seule, à l’heure actuelle, une centaine d’hectares dont 27 à Boutlélis et près de 88 ha dans le quartier des planteurs relevant du secteur urbain Sidi El Houari.
Ce dernier, rappelons-le, a vu la plus grande opération de relogement et de transfert de la population vers les nouvelles cités édifiées à l’est d’Oran. La récupération des terrains dégagés après la démolition des immeubles désaffectés constitue un enjeu économique majeur. En effet, ceux-ci vont constituer de nouvelles réserves foncières domaniales qui peuvent accueillir de grands projets d’utilité publique ou des investissements, d’autant plus que ces terrains représentent une haute valeur foncière, car situés au cœur de la ville d’Oran. Ces actions d’assainissement touchent également le foncier industriel dont la saturation peut constituer une contrainte à la relance de l’investissement.
Amel Saher Elmoudjahid