Cette nouvelle ville n’a pas été conçue selon des normes urbanistiques modernes, et ce projet de grande envergure a été lancé sans une étude sérieuse, selon les professionnels de ce secteur.
L’extension du chef-lieu de wilaya s’est opérée ces dernières années au POS Sud, sur les hauteurs de la ville en direction de Bendjerah, réputée pour son relief montagneux.
Des milliers de logements, toutes formules confondues, ont été réceptionnés et livrés à leurs postulants, et de nombreux chantiers s’attellent à réaliser des milliers d’unités pour répondre à la forte demande de la population.
Cette nouvelle ville n’a pas été conçue selon des normes urbanistiques modernes, et ce projet de grande envergure a été lancé sans une étude sérieuse, selon les professionnels de ce secteur. Les bâtiments collectifs sont disparates, puisque les bureaux d’études n’ont pas respecté les règles élémentaires relatives à l’harmonisation de cet important site qui s’agrandit dans une certaine anarchie.
Lors de la dernière session de l’APW, la wali, en poste à Guelma depuis septembre 2015, a manifesté son mécontentement : “Cette nouvelle ville que j’ai visitée dès mon installation me donne le tournis ! Les aménagements urbains ont été bâclés, et ce sont les familles bénéficiaires de ces logements qui en pâtissent ! J’ai instruit mes collaborateurs aux fins de remédier immédiatement à ces dysfonctionnements qui n’honorent pas l’ancien DUC, directeur de l’urbanisme, qui a été défaillant !” Une virée effectuée cette semaine à la nouvelle ville nous a confirmé ce triste constat, puisque l’environnement est manifestement hostile : rues et chaussées défoncées et délabrées, trottoirs défectueux, dépotoirs à ciel ouvert, tas de gravats, de terres et de matériaux hétéroclites, tampons des avaloirs parfois absents, mares d’eaux nauséabondes, boue, lampadaires parfois inopérants, etc. Les riverains sont pénalisés et souffrent dans le silence total, car leurs multiples requêtes auprès des autorités locales sont restées lettre morte.
Les urbanistes n’ont pas prévu d’espaces verts, d’aires de jeux, de lieux récréatifs pour des raisons inexpliquées, et la qualité de vie est médiocre au POS Sud. Les piétons et les automobilistes évoluent difficilement dans ce réseau routier défoncé, boueux et dangereux.
Le transport urbain souffre d’insuffisances avérées, et le recours aux taxis et aux clandestins onéreux est la seule solution pour les résidents non véhiculés. Ces derniers déplorent l’insécurité qui règne dans cette zone isolée où des bandes de malfrats imposent leur diktat en agressant les passants, en s’adonnant au vol des voitures et en violant des domiciles pour emporter des objets de valeur, des bijoux et des équipements ménagers. Un sexagénaire nous confie : “Dès la tombée de la nuit, nous nous terrons dans nos appartements, car l’éclairage public défectueux encourage les voyous à sévir en toute impunité. Nous saisissons cette opportunité pour réclamer l’installation de postes de police et de gendarmerie pour assurer la sécurité des personnes et des biens. Nous souhaitons la réalisation d’aménagements urbains fiables, d’équipements publics indispensables, la réfection et le bitumage du tissu urbain et la collecte régulière et sérieuse des ordures ménagères. La direction des transports est interpellée aux fins de renforcer en bus la ligne desservant la nouvelle ville, car nous souffrons d’un certain isolement.”
source:Liberté Algérie le 21-11-2016