Dans l’objectif de diversifier l’offre et de satisfaire la demande des citoyens en matière de logements, une nouvelle formule destinée à la location est envisagée et sera introduite dans le marché locatif, a révélé, hier, le ministre de l’Habitat, de l’Urbanisme et de la Ville.
M. Abdelmadjid Temmar qui s’exprimait sur les ondes de la Chaîne III de la Radio nationale et tout en soutenant que le marché locatif devrait faire l’objet d’une réflexion et d’étude pour diversifier l’offre de logement, a assuré que département œuvre actuellement à étudier l’ensemble des segments pouvant apporter un plus pour la diversification de l’offre en matière de l’habitat. Poursuivant ses propos, le ministre estimera que cette nouvelle formule dédiée à la location est «la mieux indiquée», du fait, dit-il, que la charge financière du Trésor public «sera allégée».
Il soulignera également ici sa détermination à œuvrer pour diversifier le marché locatif, à travers différentes formules à même de permettre au citoyen de choisir celle qui lui convient davantage, et ce, en fonction de son revenu, rappelant que dans les autres pays, le marché locatif reste un marché qui absorbe «une grande partie de la demande». L’autre annonce faite par le ministre de l’Habitat, de l’Urbanisme et de la Ville est que «l’année 2018 sera une année riche en programmes de logement».
Donnant quelques chiffres prévisionnels pour l’année 2018, M. Abdelmadjid Temmar a fait savoir que pas moins de 120.000 logements location-vente seront lancés l’année prochaine. «Nous encourageons aussi l’habitat rural», a-t-il affirmé faisant remarquer par la même occasion que 80.000 aides au logement de type formule rurale seront distribuées en 2018. Le ministre indique par ailleurs, qu’environ 70.000 logements de type LPA sont aussi inscrits au programme de l’année prochaine.
S’exprimant davantage sur la nouvelle formule de Logement participatif aidé (LPA) —une formule suspendue depuis 2012—, le ministre a indiqué que ce dispositif sera relancé en 2018 «avec de nouvelles conditions et plus de garanties dans l’objectif de diversifier l’offre et de satisfaire la demande ».
La bonne nouvelle c’est que cette formule est à même de permettre à la classe moyenne d’accéder au logement tout en réduisant la tension sur les autres formules comme l’AADL, LSP et LPP.
AADL : « Ce n’est pas le prix du logement qui va être revu à la hausse, mais c’est plutôt l’aide de l’État qui va être revue à la baisse. »
Ceci dit, une réintroduction de la formule LPA dans la nomenclature des formules adoptées par le secteur de l’habitat est tributaire de garanties et de mécanismes susceptibles d’éviter la reproduction des «erreurs» du passé, a-t-il expliqué. Pour ce faire, le ministre souligne toute l’importance de faire un état des lieux approfondi par rapport à ce qui a été réalisé dans le cadre de cette formule, d’identifier les insuffisances en vue d’apporter les correctifs nécessaires avant d’envisager un retour à ce dispositif. En somme, «le dossier du LPA doit être épuré de toutes les carences et les lacunes qui avaient amené les pouvoirs à geler cette formule», a insisté le ministre rappelant par la même occasion que son département ministériel a réuni récemment des experts et responsables du secteur pour examiner les conditions d’une relance du LPA mais «sous une nouvelle forme».
Remarque importante à retenir, la priorité du secteur dirigé par M. Abdelmadjid Temmar est de «lancer tous les programmes qui n’ont pas connu un début des travaux». Au nombre de 320.000 unités, ces logements se déclinent comme suit : 20.000 LPL, 28.000 LPA, 138.000 location-vente, 16.000 LPP et près 100.000 de l’habitat rural.
Clair et précis, M. Temmar a assuré que l’état respectera ses engagements et les personnes qui ont payé et qui ont reçu l’ordre de versement auront tous leurs appartements.
Aussi et pour relancer les travaux de nombre de projets de construction, le ministre a indiqué que son département a déjà entamé toutes les démarches nécessaires, depuis un mois, notant que «80.000 projets des 320.000 ont déjà connus un début des travaux». «On va essayer de régler tous ces problèmes d’ici la fin de l’année pour se consacrer ensuite au programme de 2018 qui est quand même assez lourd», a-t-il fait remarquer.
Enfin et en réponse à une question relative aux recours des souscripteurs de l’AADL, le ministre assure que ces derniers ont été traités, mettant en avant d’autre part le fait que cette formule de logements représente 15% seulement de l’ensemble des programmes de construction de logements de l’État.
Interrogé sur une augmentation du prix de ce type de logement, le ministre a signalé que ce n’est pas le prix du logement qui va être revu à la hausse, mais c’est plutôt l’aide de l’État qui va être revue à la baisse.
«Ce n’est pas le prix du logement qui va changer, mais c’est l’aide de l’État qui va un peu baisser», a-t-il indiqué, rappelant que pour la formule location-vente, «L’État soutient le souscripteur par une aide de 700.000 DA, et cette aide restera», a-t-il assuré, soulignant toutefois que la deuxième forme d’aide de 10.000 DA le mettre carré, va être revue à la baisse pour être fixée à 5.000 DA. «Cette aide est énorme, si on prend un logement F3, c’est l’équivalent de 700.000 DA», a-t-il encore précisé.
La troisième forme d’aide qui va connaître une diminution concerne la «viabilisation du logement» (ensemble des raccordements d’un terrain aux différents réseaux d’eau, d’électricité, de gaz, de téléphone et d’assainissement). Selon le ministre, l’État soutenait ces travaux à hauteur de 589.000 DA par logement, une aide qui va être réduite pour atteindre les 424.000 DA.
Enfin, le ministre a annoncé avoir ouvert une page facebook pour répondre aux doléances et s’informer des problèmes des citoyens concernés par cette formule.
Source: Elmoudjahid 16-10-2017