Des cubes de béton posés sur un terrain vague dénivelé !, voilà ce qu’est, à l’état actuel des choses, la cité LSP de Sidi Laâdjel.
Au tarif fort qu’ils ont casqué rubis sur l’ongle, au moyen de dettes et de ponctions drastiques sur leur budget familial, les “malheureux” acquéreurs des 50 logements LSP de Sidi Laâdjel demeurent dans l’expectative, ne sachant à quelle autorité s’adresser. N’osant pas évoquer le “luxe” du gaz de ville, de l’ADSL très haut débit, de l’abribus ou de la crèche pour leurs enfants, ils réclament tout juste le “minimum vital” de l’eau, de l’électricité, du raccordement au réseau de l’assainissement, et d’un accès carrossable à leur “nouvelle” cité. Populisme oblige, wali en tête, les autorités locales semblent beaucoup plus portées sur le social et le nombre de relogés à recaser, la qualité du cadre de vie, surtout quand il s’agit d’acquisition de particulier, passe au dernier souci des pouvoirs publics. “Des cubes de béton posés sur un terrain vague dénivelé !’’, voilà ce qu’est, à l’état actuel des choses, la cité LSP de Sidi Laâdjel.
Une cité “improvisée’’ à un jet de pierre du populeux quartier de Mont-Plaisir, dont elle n’est séparée que par le périphérique de contournement de la ville de Mostaganem.
Bien que réalisée sur le territoire de la commune de Sayada, elle vient, en fait, étendre le tissu urbain du chef-lieu de wilaya. Invraisemblable peut-être, mais c’est la sinistre réalité. Traînant depuis l’année 2005, et sous un harcèlement incessant, la cité a été livrée au mois d’octobre dernier aux acquéreurs, contre la signature d’un engagement écrit stipulant que “dans l’attente de la desserte en eau potable et en électricité, ils consentent à prendre possession des clefs de leur appartement, en s’abstenant de toute revendication, ni écrite ni orale !’’.
Malheureusement, à leur grand dam, cette attente ne fait que durer. Placés devant le fait accompli, et contraints par l’urgence d’abriter leur famille, seule une dizaine de locataires ont pris possession de leur logement, en dépit des multiples malfaçons visibles de loin, et malgré l’absence de commodités. “Parmi ces acquéreurs, des fonctionnaires de police, des cadres administratifs et des gendarmes n’osent pas réclamer et harceler les services concernés, de crainte de s’offrir en ‘‘mauvais modèle’’ de contestataire !’’, nous affirme l’un des “malheureux’’ habitants de la cité. Des terrains attenants, prévus pour l’aménagement d’aires de jeux et d’espaces verts, laissés à l’abandon depuis le lancement du projet, ont été squattés.
Las de taper et retaper vainement aux portes des services concernés, les locataires veulent bien offrir l’hospitalité au wali qu’ils sollicitent pour y faire un détour, ne serait-ce que pendant une petite demi-heure…
Source: Liberté