Examinant une maquette du SUF 4, plan d’occupation des sols (POS) dans le pôle en devenir de Belgaïd (périphérie est d’Oran), Abdelmadjid Tebboune place cette remarque : «Il faut édifier des équipements publics qui ont trait aux missions de l’Etat : l’éducation, la formation, la santé, le sport, les services publics…
Pour les autres aspects de la vie citadine, il faut réserver des espaces pour leur mise en concession afin de créer une centralité urbaine. Il faut faire un choix, trancher entre deux variantes : soit on réalise des centres urbains clés en main intégrant toutes les commodités, soit on opte pour la solution bolchévique en livrant des cités dortoirs, c’est-à-dire que des blocs de logements pour y concentrer la population». Pour le ministre de l’Habitat, de l’Urbanisme et de la Ville, «pas de distribution de logements sans équipements publics». En d’autres termes, la grosse pression conséquente à la forte demande en matière d’habitat -pour ne pas dire la crise du logement tout bonnement- ne doit pas servir de prétexte pour reléguer au second plan l’élément équipements publics, c’est-à-dire se dire qu’il faut caser en urgence les mal logés dans une banlieue-dortoir et le reste viendra après, au fil des ans. Car, à l’évidence, la facture de ce remède est, à la longue, plus lourde que le problème du logement en soi. Jeudi, au deuxième jour de sa visite de travail et d’inspection à Oran, lors d’une rencontre-débat avec les élus locaux et des intervenants dans le segment de l’habitat, en général, Abdelmadjid Tebboune a insisté sur l’impératif de réserver, aux nouveaux pôles urbains, des espaces à l’investissement public, privé et étranger. Lors de cette rencontre organisée au siège de la wilaya et à laquelle ont pris part également les directeurs de l’exécutif et les représentants de la société civile, M. Tebboune a déclaré : «J’exige que des espaces dédiés aux services à l’intérieur des nouveaux sites d’habitation projetés, soient donnés en concession pour créer une centralité urbaine avec ces investissements». Le ministre a également souligné que «de tels espaces ne sont pas un luxe, mais une nécessité». M. Tebboune, qui a développé tout un argumentaire sur la nécessité de la révision de la loi sur l’urbanisme, est revenu également sur l’urgence nationale d’urbanisme, mettant en exergue l’importance de la réorganisation des instruments d’urbanisme (plan directeur d’aménagement urbain et plan d’occupation des sols) jugés «obsolètes». Il a dans ce contexte estimé nécessaire le renforcement des bureaux d’études algériens par la création d’un groupement avec les bureaux d’études mondiaux «qui sont en train de recycler notre encadrement pour mieux gérer les espaces destinés aux équipements publics, privés et étrangers». D’autres orientations ont été données à l’adresse des gestionnaires locaux de son secteur quant à la nature des équipements tels que l’éclairage public «qui doit être durable». En matière de lutte contre la bureaucratie, le ministre a affirmé que son département est en train de revoir la manière de distribuer les logements publics locatifs, valorisant l’instauration du fichier national.
Auparavant, le ministre avait procédé à la pose de la première pierre d’un programme de 5.000 logements AADL de type location-vente, au niveau du 4ème boulevard périphérique sur deux sites relevant de la localité d’Aïn El-Beida (daïra d’Es-Sénia). Il s’est rendu ensuite au nouveau pôle urbain d’Aïn El-Beida, un site équilibré implanté à l’ouest de la ville d’Oran sur une superficie de 1.330 hectares avec une capacité prévisionnelle de 50.000 logements pour une population future de 250.000 habitants. Selon le directeur de l’Urbanisme et de la Construction (DUC) de la wilaya, qui a présenté un état des lieux, ce site représente un terrain de moindre valeur agricole. Le ministre a instruit les responsables du secteur à protéger ce site afin d’éviter la politique du «fait accompli», à engager rapidement les études géotechniques et à renforcer le bureau d’études URBOR. Il a décidé de doter de 400 millions de DA les études d’aménagement du site et de 590 millions de DA les études géotechniques. Les travaux d’aménagement et de viabilisation du site sont estimés à 17,6 milliards de DA, a-t-on indiqué. Dans la localité Belgaïd, le ministre s’est enquis de l’état d’avancement des travaux de réalisation d’un programme de 399 logements promotionnels publics (LPP) confiée à une entreprise mixte algéro-italienne, après avoir visité à El Kerma (Es-Sénia) une usine d’ascenseurs, seul fabriquant en Algérie. Selon un cadre de cette usine prometteuse, le taux d’intégration technique se situe à hauteur de 50 %. Jeudi à Oran, Abdelmadjid Tebboune a instruit les gestionnaires du programme de logement AADL-CNEP de remettre les clefs des appartements aux détenteurs de décisions d’affectation. «Il faut leur remettre les clefs pour leur permettre d’engager des travaux dans leurs appartements», a déclaré le ministre lors d’une rencontre au siège de la wilaya avec les chefs de daïra, les élus locaux, les directeurs de l’exécutif et des représentants de la société civile. Le ministre s’est engagé, du reste à titre exceptionnel, à prendre en charge les VRD qui n’ont pas été réalisés au niveau local, faute de moyens de financement. Les souscripteurs à cette formule à Oran attendent leurs logements depuis plusieurs années faute de travaux VRD.
Source: Le Quotidien d’Oran