Depuis 2003, le prix des biens immobiliers a été multiplié par cinq, estime la Fédération nationale des agences immobilières (FNAI). Son président, Abdelhakim Aouidat, appelle à la création du métier d’évaluateur de biens en «urgence».
Le prix de l’immobilier ne cesse d’augmenter. La multiplication du nombre d’intervenants dans un secteur qui n’obéit à aucune règle a joué un grand rôle dans cette anarchie, estime la Fédération nationale des agences immobilières (FNAI). Abdelhakim Aouidat, président de cette fédération, qui a animé, hier, une conférence de presse au siège de l’UGCAA à Belouizdad, a indiqué qu’une étude réalisée en 2009 a démontré que depuis le séisme de 2003, le prix de vente de biens immobiliers a connu une hausse de 500%, et de 300% pour la location. Les raisons de cette hausse sont multiples, souligne le président de la FNAI. Il s’agit, dit-il, du facteur de l’offre et de la demande. «Nous avons 7 millions de logements et 37 millions d’habitants ; ceci nous donne un taux d’occupation de logement de 5,6 alors que la norme est de 2 personnes par logement» a précisé l’intervenant, qui a indiqué que par rapport au prix du Smig en Algérie, le citoyen doit vivre pendant 30 ans sans dépenser pour pouvoir s’offrir un logement, dont la moyenne de vente varie entre 7 à 8 millions de dinars. «Le marché de l’immobilier ne répond à aucune logique économique» a-t-il affirmé. L’autre facteur, souligne la FNAI, qui a participé à cette hausse des prix est l’absence d’évaluateur de biens en Algérie. «En 2006, un bureau d’études français est venu en Algérie à la recherche d’un évaluateur de biens, en vain, une profession toujours inexistante ; depuis, le prix de l’immobilier qui ne répond à aucune norme se négocie dans les cafés», a dénoncé M. Aouidat, qui appelle les pouvoirs publics à créer en urgence cette profession pour barrer la route aux spéculateurs. Selon la FNAI, 80% des transactions immobilières sont effectuées par des intermédiaires illégitimes et seulement 20% sont faites par des professionnels. Par ailleurs, M. Aouidat a indiqué qu’avant la promulgation du décret 18/09 du 20 janvier 2009, encadrant et organisant le métier de l’agent immobilier, l’Algérie comptait 6 600 agents immobiliers. Aujourd’hui, dit-il, «1200 agences se sont converties en bureau d’affaires et nous comptons 3 000 agents ayant régularisé leur situation». Les agents immobiliers avaient jusqu’à fin décembre dernier pour régulariser leur situation et répondre aux normes exigées par la loi. Dorénavant, souligne l’intervenant, tout agent n’ayant pas régularisé sa situation sera poursuivi en justice.
le Soir