Les manifestants, malgré la pluie et le froid, font le pied de grue avec une revendication essentielle : «l’annulation pure et simple de la liste des 1058 logements sociaux et la dissolution
de la commission d’attribution».
La liste des 1058 logements sociaux, affichée mercredi dernier et fortement contestée par la population, révèle chaque jour ses obscurs secrets. Ainsi, parmi les bénéficiaires, le frère du maire d’une commune voisine, des proches d’élus de Maghnia, des membres de la commission d’attribution et de la commission d’enquête, des personnes récemment installées à Maghnia dont de jeunes femmes, des citoyens ayant acquis la résidence récemment et dont le numéro du dossier est récent…
En somme, autant dire que la liste des anomalies est longue, ce qui a provoqué la colère des habitants qui ont longtemps placé leurs espoirs dans ce quota que beaucoup estiment le dernier avant des années pour un éventuel programme d’habitation sociale. Les mécontents, divisés en deux groupes, les femmes et les enfants à la sortie de la ville et les hommes en face de l’ancien siège de la daïra au centre-ville, malgré la pluie et le froid, font le pied de grue avec une revendication essentielle : «l’annulation pure et simple de la liste et la dissolution de la commission d’attribution».
Une contestation pacifique fortement encadrée par des forces de police, stationnées au niveau des carrefours et des structures étatiques. Jeudi dernier en fin d’après-midi, le wali a reçu un groupe de contestataires avant de publier un avis où il informe avoir décidé d’«instituer une commission d’enquête qui aura la tâche dès ce jour de réétudier avec précision les dossiers des bénéficiaires, ce qui permettra à la commission de recours d’apurer la liste et de procéder au remplacement des noms selon les textes réglementaires». Malgré cette instruction se voulant apaisante, des citoyens ne semblent pas rassurés: «C’est quand même curieux !
A notre connaissance, les membres de la commission de recours font partie des bénéficiaires, nous n’avons pas confiance». La Ligue algérienne pour la défense des droits de l’homme va plus loin : «Nous demandons aux autorités compétentes de demander des comptes à ceux qui sont à l’origine de ces injustices et de les ester en justice, car enquêter sur une liste sans sanctionner ceux qui étaient derrière ces graves anomalies ne suffit guère».
Source: El Watan du 03/02/2019