Pour assainir la liste des 700 bénéficiaires de logements sociaux arrêtée par la commission qui a été présidée par le précédent chef de daïra et ne retenir que les plus méritants, un travail de titans a été mené dans un premier temps par les différentes brigades d’enquêteurs puis par la commission d’attribution. Il a fallu à celles-ci, sous la présidence d’un chef de daïra animé par une volonté de bannir la complaisance et de dévoiler l’intrus, utiliser toutes les ruses pour dévoiler les demandeurs qui taisent un toit ou tout autre bien qui ne leur permettent pas d’être sur la liste. En plus de la classique consultation de voisinage, les enquêteurs ont eu recours à des méthodes qui s’adaptent au nouveau paysage social et à la réalité du phénomène de la construction illicite. Ceci leur a permis, à titre d’exemple, de découvrir que le garage où cette famille prétendait vivre n’a, en fait, était habité que le temps de leur passage. En effet, les enquêteurs sont repassés quelques jours plus tard. Non seulement il n’y avait personne dans le garage mais aussi le chiffre indiquant la consommation électrique sur le compteur qu’ils ont, au préalable, pris la précaution de relever discrètement, n’a pas changé. Les investigations qui ont suivi leur ont permis d’apprendre que cette famille possède deux somptueuses maisons construites illicitement. Ainsi, ces efforts qui ont la visée d’arrêter une liste la plus juste possible mais également d’inculquer de nouveaux réflexes sains à la composante humaine qui intervient dans l’attribution des logements sociaux, ont permis d’écarter environ 500 noms de cette liste qui en compte 700 ! Une nouvelle liste d’environ 750 bénéficiaires a été finalisée par la commission et est actuellement au fichier national pour un ultime filtrage avant d’être affichée. L’on apprend qu’une autre liste d’environ 500 bénéficiaires sera arrêtée incessamment pour que le nombre total de logements qui sera distribué prochainement arrive à 1250, une consistance jamais atteinte à Maghnia mais qui se trouve bien en deçà des besoins. Le déficit est estimé à environ 10000 logements.
La daïra a jusqu’alors reçu 14000 demandes de logement social. Afin d’amortir les éventuelles réactions qui risquent de suivre la distribution, un travail de préparation psychologique a été mené par l’équipe de la daïra qui a déjà fait face à l’ire de protestataires qui prétendent ne pas figurer sur la prochaine liste. Cela est dû sans doute à des fuites d’informations. Le chef de daïra a accueilli à plusieurs reprises des groupes de protestataires qu’il a, à chaque fois, réussi à convaincre par la promesse de transparence, le droit au recours, l’espoir de figurer dans la 2ème liste au point où certains ont même adhéré à la «chasse à l’intrus», mais non sans se montrer ferme et intransigeant avec ceux qui ne répondent pas aux critères définis. On notera que si la distribution de ces logements, dont la réalisation d’une bonne partie a été achevée voilà plus de 8 années, a autant tardé, ce n’est, selon les observateurs, certainement pas à cause des dernières études et enquêtes mais plutôt à la nonchalance délibérée dont a fait preuve la précédente équipe. La distribution était reportée toujours à plus tard de peur d’une réaction violente des non bénéficiaires. Avec une liste de 700 attributaires dont 500 non-méritants, la réaction ne pouvait effectivement être que violente
Source : Le Quotidien d’Oran du 04.02.2014