S’il est incontestable que sans la lutte sans merci que lui ont livré les forces de sécurité, le terrorisme n’aurait jamais été vaincu, il faut cependant souligner que la justice sociale, colonne vertébrale de l’Etat, qui l’a accompagnée, a coupé l’herbe sous le pied aux tentations extrémistes.

Qu’il est long le chemin qui a mené l’Algérie à la paix et à la sécurité. Comment oublier la décennie noire? Celle qui l’a désarticulée, martyrisée, vidée de ce qu’elle a de plus précieux: ses enfants. Menacée dans ses fondements, la République n’avait d’autre alternative, non seulement de rendre coup pour coup, mais aussi d’anéantir des groupes islamistes armés qui ont caressé leur rêve d’instauration d’un Califat, un projet de société qui aurait plongé l’Algérie dans les ténèbres. Ses tenants, ses exégètes n’ont reculé devant rien pour y parvenir.
La politique de la terre brûlée, les attentats à la bombe, le règne de la terreur par le sabre et le couteau, les exécutions sommaires et la barbarie qui ont ciblé les populations…portaient la griffe des hordes terroristes sanguinaires. S’il est incontestable que sans la lutte sans merci que leur ont livré les forces de sécurité, elles n’auraient jamais été vaincues il faut cependant souligner que la justice sociale, colonne vertébrale de l’Etat, qui l’a accompagnée, a coupé l’herbe sous le pied des tentations extrémistes.
La misère étant le terreau du terrorisme. C’est donc en priorité dans les milieux défavorisés que se recrutait le plus gros de ses troupes, leur faisant miroiter une condition de vie meilleure et à défaut le paradis s’ils venaient à mourir en «martyrs», un statut galvaudé et que ne méritaient en aucun cas ceux qui ont décidé de prendre les armes contre leurs frères, pour mettre à genoux un pays auréolé d’une révolution qui a fait l’admiration du monde et qui l’a conduit à son indépendance. Une Algérie qui avait pour projet de les faire bénéficier de ses richesses. La décennie noire a failli le réduire à néant. Des écoles, des usines…ont été réduites en cendres. Il aura fallu tout reconstruire dans le sillage de la Réconciliation nationale, une initiative phare qui a marqué l’action du chef de l’Etat dès sa première élection. Elle a permis de réduire, puis de résorber la fracture qui menaçait la société algérienne et d’offrir une porte de sortie à ceux qui se sont égarés, qui se sont lancés dans une aventure qui n’offrait d’autre perspective que de semer la mort et le désastre. Les revers militaires ont inversé la tendance. Le risque de voir le fléau ressurgir demeurait cependant important. Comment museler cette hydre à sept têtes? Le travail devait se faire en amont. Commencer par faire le ménage dans les mosquées. Se réapproprier les lieux de culte qui étaient devenus des quartiers généraux pour les prédicateurs, leurs prêches enflammés qui faisaient l’apologie du terrorisme. Une mission de longue haleine qui devait restituer à la mosquée son rôle originel: l’enseignement de l’amour du prochain, la mise en valeur de l’effort, du goût du travail…Des valeurs humanistes que recèle le Saint Coran. Et du travail pour les jeunes, notamment ceux des couches défavorisées qui ont été touchés par la déscolarisation, l’Algérie en construction allait leur en offrir. Des entreprises allaient fleurir par milliers à travers les crédits Ansej qui ont concerné de nombreux secteurs: le transport, la communication, l’agriculture…Cette mesure des pouvoirs publics en faveur d’une jeunesse parfois désorientée, tant décriée, s’est avérée quoi que l’on dise salutaire pour bon nombre d’entre elles. La paix sociale ne s’invente pas. Elle est étroitement liée à la redistribution des richesses. L’Algérie allait en faire la démonstration à travers la construction de millions de logements pour offrir un toit décent et moderne à des familles dont les revenus modestes ne leur permettaient pas d’y accéder. En 2008 il fût procédé à des augmentations de salaires conséquentes, uniques dans l’histoire de l’Algérie indépendante grâce à des revenus pétroliers exceptionnels. L’accès au crédit à la consommation a permis à de nombreux foyers de se doter d’un matériel électroménager d’une technologie de pointe (frigidaires, téléviseurs, machines à laver…) qui leur assure un bien-être qui n’était, a priori, pas à portée de leur bourse. Ce sont finalement toutes ces «clés» qui ont fait taire l’appel des sirènes du radicalisme.

 

 

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