L’exaltation et l’enthousiasme suscités chez les souscripteurs lors du lancement en juillet 2013? de la formule de logements publics promotionnels (LPP)auront été éphémères. Les concernés se disent aujourd’hui “déçus”, “lésés”, voire “arnaqués”.

La révision des prix à la hausse, la “mauvaise qualité” des logements, le mode de paiement qualifié de “haram” et la méthode d’affectation jugée “arbitraire” ont soulevé le courroux des souscripteurs aux logements LPP. “Le prix annoncé au lancement de cette formule ‘haut standing’ destinée aux personnes ayant un revenu allant de 108 000 à 216 000 DA (soit entre 10 et 20 millions de centimes) était d’un montant oscillant entre 45 000 et 50 000 DA. Cela a suscité un grand engouement parmi le public ciblé. Mais, lorsque nous nous sommes présentés en février 2014, pour payer la première tranche, nous nous sommes rendus compte qu’il était hors de portée, car il avait été revu à la hausse à 80 000 DA/m². Pis encore, un reportage vidéo et des photos témoins diffusés sur une chaîne TV et les réseaux sociaux nous ont choqués, car la qualité de ces logements, censés être de ‘haut standing’, laisse à désirer”, s’indigne le porte-parole du Collectif national des souscripteurs aulogement public promotionnel (CSLPP).

Farouk Amrane dénonce également le mode d’acquisition prévu par la loi et qui consiste en le recours direct à un crédit bancaire. “Ce mode est jugé usurier par nombre de souscripteurs. Outre l’aspect religieux de ce procédé, il y a aussi la contrainte financière, car les intérêts à payer pour le crédit contracté, constituent un fardeau supplémentaire que le souscripteur ne peut supporter”, indique-t-il. Et de qualifier, en outre, d’ “arbitraire” le procédé d’affectation. Car, estime-t-il, “le souscripteur est affecté au hasard à un site qu’il n’aura pas choisi. En affectant quelqu’un loin de son lieu de résidence habituel, on lui chamboule toute sa vie et celle de sa famille, notamment les enfants scolarisés. Or, le souscripteur achète avec son propre argent. Il devrait donc avoir la possibilité de choisir le site qui l’arrange le plus”.

Pour remédier à toutes ces contraintes, le porte-parole du CSLPP demande aux autorités concernées de “revoir à la baisse le prix d’acquisition et d’améliorer la qualité des logements pour rétablir un juste rapport qualité-prix, offrir le possibilité du choix, au moins entre deux ou trois sites, au souscripteurs et instaurer un mode de paiement par échelonnement sur une période déterminée dans le temps”.

M. Amrane se révolte, au nom des quelques “18 000 souscripteurs à l’échelle nationale”, contre la “sourde oreille affichée par les autorités concernées, à savoir l’Enpi (Entreprise nationale de promotion immobilière, NDLR) et le ministère de l’Habitat”. “Hormis une rencontre stérile avec les responsables de l’Enpi, aucune suite n’a été donnée à nos nombreuses sollicitations”, s’indigne-t-il, annonçant “une assemblée générale du collectif pour demain vendredi à Bordj El Kiffane”.

A souligner que nos tentatives de joindre l’Enpi ainsi que le ministère de l’Habitat sont restées vaines.

 

Source : Algérie focus

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