Les bénéficiaires et pré-bénéficiaires des diverses formules de logement commencent à perdre patience.
L’entrée principale du siège de la wilaya de Béjaïa a été, hier matin, le théâtre d’un rassemblement de protestation initié par des dizaines de souscripteurs au programme de 140 logements promotionnels aidés (LPA) d’Amizour.
Exaspérés par la situation de blocage que connaît le projet, ces prébénéficiaires de logements LPA protestent contre le retard dans l’avancement des travaux du chantier.
Pour rappel, ce programme remonte à 2013, lorsqu’un promoteur privé en charge de la réalisation avait établi une liste de 140 souscripteurs qui avaient versé la première tranche de leur apport personnel.
Néanmoins, quelques mois plus tard, certains d’entre eux ont été surpris d’apprendre que leurs noms ne figuraient pas sur la liste validée par la commission de daïra chargée de cette opération. Ce qui n’a pas manqué de susciter la colère des prébénéficiaires qui ont, d’ailleurs, fini par organiser au début de l’année en cours, un rassemblement devant le siège de la wilaya pour demander au wali d’intervenir en vue de confirmer la première liste des pré-bénéficiaires des logements LPA d’Amizour. Ils exigent la réintégration des souscripteurs qui se sont vus exclus de la liste.
Un autre obstacle ne tardera pas à se manifester. Il s’agit, en fait, des travaux qui avançaient à pas de tortue. Las d’attendre, ces souscripteurs désabusés, dont la quasi-totalité d’entre eux a déjà versé au moins
un million de dinars, ont décidé d’investir la rue pour se faire entendre.
Pour exprimer leur colère contre le retard enregistré dans la réalisation des 100 logements LSP du site Sahel à Boumerdès, les bénéficiaires ont organisé, hier, un sit-in devant le siège de la wilaya.
Selon les témoignages recueillis auprès des manifestants, le projet accuse un retard de plus de deux ans, ce qui les a irrités à plus d’un titre. “Cela fait deux années qu’on a payé la première tranche, soit 700 000 DA, à l’OPGI, mais les travaux de réalisation de ce projet n’avancent plus. Nous exigeons des éclaircissements et la raison pour laquelle ce projet est à l’arrêt”, nous ont déclaré les bénéficiaires.
Ces derniers, las d’attendre une décennie pour se loger, souhaitent l’intervention du wali pour secouer les services concernés pour accélérer les travaux afin que les logements soient livrés dans les délais.
Le wali de Bouira s’explique
Lors de la séance des réponses aux questions des élus de l’APW, le wali de Bouira, Chérifi Mouloud, a abordé le dossier en mettant les P/APC et les chefs de daïra devant leurs responsabilités. “Tout logement qui est achevé doit être distribué sans délai !”, tranchera le wali.
Il ajoutera que les responsables en charge de la distribution des logements sociaux ont reçu des instructions “claires et précises”, afin d’entamer les opérations de distribution. “Dès ma prise de fonction au niveau de cette wilaya et après avoir étudié la situation du secteur de l’habitat, j’ai donné des instructions dans le but d’accélérer les opérations de relogement”, a-t-il assuré.
Il est vrai qu’au niveau de certaines communes, les P/APC et les chefs de daïra donnent l’impression de retarder les opérations de relogement, ce qui crée une certaine tension chez les demandeurs. Il a, par ailleurs, jugé les chiffres des réalisations du programme AADL 1 et 2 inacceptables. Sur un programme de 2 900 unités, seuls 800 logements sont en cours de réalisation. “Nous devons accélérer la cadence de ces chantiers, car si le ministère constatait qu’au niveau de Bouira, le programme AADL n’avance pas, il risquerait de supprimer nos quotas et cela serait vraiment
dommage pour notre wilaya”, a-t-il averti.
Toutefois, le wali a prévenu les souscripteurs AADL concernant le caractère “wilayal” de ce programme. Concrètement, les souscripteurs de Sour El-Ghozlane n’ont pas le droit d’exiger d’être relogés uniquement à Sour El-Ghozlane et peuvent être affectés ailleurs.
Source Liberté Algérie le 25-10-2016