Le rythme d’avancement du chantier des 200 logements destinés aux enseignants universitaires en construction dans la nouvelle ville universitaire Ali-Mendjeli de Constantine, suscite de profondes inquiétudes et colère chez les intéressés qui ont interpellé leurs représentants du Syndicat national des enseignants universitaires (Sneu) autour du retard accusé par le chantier en question. Un groupe d’enseignants qui suivent de près le chantier nous a contacté hier pour nous signaler que celui-ci est presque à l’arrêt. «Rien ne bouge actuellement sur ce chantier et les travaux ont tout l’air d’être à l’arrêt. Pourquoi ? On ne le sait pas ! », ont affirmé, non sans dépit, nos interlocuteurs. Et d’ajouter que ce problème récurrent risque d’ouvrir un autre front de perturbations des études à l’université dans tout le pays. Le problème a été signalé aux membres du bureau de coordination des syndicats des enseignants aux universités de Constantine 1, 2 et 3, lesquels auraient assuré aux concernés que ce dossier sera porté devant le nouveau ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique immédiatement après les fêtes de l’Aïd-el-Adha.
Avec celui des salaires, le dossier du logement figure parmi les principaux points autour desquels se sont focalisés les revendications brandies par les enseignants universitaires depuis plus d’une année. La colère des enseignants qui ont bataillé dur avec l’ancien ministre Harraoubia pour faire valoir leurs droits sur ces deux volets est quelque peu tempérée par le fait que le nouveau ministre, issu du milieu universitaire, disent-ils, semble être plus disposé au dialogue. Mais cela ne les empêche pas d’exercer des pressions sur leurs représentants syndicaux afin de les amener à prendre en charge leurs préoccupations et les porter rapidement devant le premier responsable du secteur. Aussi, d’après un membre du syndicat que nous avons contacté hier, de larges actions sont-elles en préparation au Sneu de Constantine, au niveau organique et syndical, et vont être lancées après la fête religieuse pour relancer la plate-forme de revendications des enseignants du supérieur qui demeure insatisfaite avec, en tête, le dossier du logement et celui de l’abrogation de l’équivalence du doctorat du système classique avec celui du LMD, équivalence prônée par le ministère de tutelle.
Pour rappel, cette question avait servi d’élément déclencheur de plusieurs protestations exprimées par des sit-in dans les campus et menées, durant le printemps dernier, par les doctorants du système classique, non seulement au secteur universitaire de la capitale de l’Est, mais également à l’université d’Alger. Au cours de ces actions, les enseignants universitaires ont révélé que le salaire actuel de l’enseignant universitaire ne dépasse pas 46.000 dinars par mois.