La politique du logement demeure un sujet sensible pour les partis politiques en cette campagne électorale. Sur les onze principaux partis politiques participants, quatre seulement ont dévoilé, à ce jour, leur proposition sur cette question. Les partis pro-pouvoir n’ont pas manqué d’idées pour promouvoir le secteur de l’habitat en Algérie et convaincre l’opinion publique.
Ainsi, le rassemblement national démocratique (RND), présidé par Ahmed Ouyahia, s’engage «à relever à 60 000 DA le plafond des salaires des demandeurs éligibles au logement public locatif (social) pour permettre à un plus grand nombre de citoyens fonctionnaires d’accéder à un logement qui préserve leur dignité». Le RND considère que le plafond actuel de 25 000 DA «n’a plus de sens», proposant, entre solutions d’accès au logement, «l’octroi par le Trésor public de crédits non rémunérés pour la construction de logements individuels, la réservation de 10% des logements sociaux réalisés aux jeunes célibataires et le soutien à hauteur de 1 million DA au logement rural». Le parti s’engage également à réserver un quota de logements pour les jeunes. Le Mouvement populaire algérien (MPA), de son côté, ne s’est pas trop attardé sur la question. Il estime que le logement social seul ne peut pas la régler : il propose «un prêt au logement» pour que chaque citoyen puisse acquérir un logement. Il préconise que «les présidents d’APC soient en charge des logements sociaux dans leurs municipalités». L’Alliance nationale républicaine (ANR) prévoit un fonds de soutien pour le logement rural afin de favoriser le retour des populations dans les régions désertées et relancer les activités agricoles de montagne. Quant aux zones urbaines, il envisage la création de logements de type incitatif et participatif avec des architectures adaptées afin d’atténuer la crise du logement que connaissent plusieurs wilayas, et en même temps, garantir une distribution équitable des logements sociaux. Du côté des partis islamistes, la question du logement est traitée avec plusieurs propositions. L’Alliance du Mouvement de la société pour la paix (MSP) et du Front du changement (FC) promet la transparence dans la distribution des logements sociaux. Elle a plaidé pour la mise en place d’une stratégie pour former les jeunes sur la gestion immobilière. Cette alliance met également l’accent sur la nécessité de mettre en place un observatoire national indépendant de l’habitat, ainsi que l’ouverture d’une caisse nationale du logement dédiée aux couches défavorisées de la société. Les solutions proposées par les différents partis politiques vont-elles con-vaincre l’opinion publique ? La satisfaction des besoins en logement reste une question très sensible dans l’esprit des Algériens, mais aussi dans la réalité. Le président de la république a lancé depuis 2015 un ambitieux programme de réalisation de logements. Plusieurs cités (AADL, LSP, LPA…) ont vu le jour et d’autres sont en cours de construction, mais cela reste insuffisant pour remédier à la crise. Des citoyens souffrent toujours de l’habitat précaire alors que d’autres n’ont même pas un toit pour vivre dignement.
Source: Le temps le 17-04-2017