«Une nouvelle approche et plus de garanties marqueront la relance du logement promotionnel aidé», a souligné le ministre de l’Habitat, de l’Urbanisme et de la Ville.
«L’année 2018 connaîtra la relance du logement promotionnel aidé (LPA), avec une nouvelle approche et plus de garanties», a, en effet, déclaré M. Abdelwahid Temmar.
Le ministre, qui s’exprimait lors d’une séance consacrée au secteur du bâtiment, a précisé que ce ne sont pas moins de 70.000 unités qui seront lancées dans le cadre de cette formule. Ces dernières seront réalisées en collaboration avec des maîtres d’œuvre privés, en vue d’alléger les charges sur le Trésor public. M. Temmar mettra l’accent également sur la nécessité, voire «l’impératif» d’identifier les capacités nationales en matière d’habitat et d’urbanisme, en élaborant une liste contenant toutes les sociétés activant dans ce domaine à l’échelle nationale. Lors de son intervention, le ministre de l’Habitat, de l’Urbanisme et de la Ville a aussi fait part des objectifs du secteur, signalant que le programme quinquennal 2015-2019 prévoit, en fait, la réalisation de 1,8 million de logements, dont 700.000 unités déjà réalisées et 800.000 en cours de réalisation, «alors que 226.000 sont en voie de lancement», a-t-il indiqué.
Il est à retenir, par ailleurs, que «les maîtres d’œuvre algériens ne réalisent que 30% des projets du secteur, contre 70% pour les maîtres d’œuvre étrangers». M. Temmar soutient, à cet effet, que ce taux prouve que la contribution des opérateurs économiques locaux demeure faible, comparé à leurs homologues étrangers, d’où la nécessité d’encourager les entrepreneurs algériens à investir dans ce domaine. Poursuivant ses propos, le ministre a signalé que «la conjoncture économique actuelle, marquée par le recul des cours du pétrole et des revenus du pays, nécessite la mise en place d’une nouvelle stratégie à même de permettre l’émergence d’opérateurs nationaux générateurs de richesse, à travers le soutien aux moyens de réalisation locaux et la mise en place de mesures incitatives dans le domaine du bâtiment, outre le développement des PME, créées dans le cadre des différents dispositifs publics».
Le ministère de l’Habitat a adopté une feuille de route issue du Plan d’action du gouvernement, qui prévoit plusieurs mesures dont l’obligation de recourir aux moyens nationaux, dans le cadre de la commande publique, l’encouragement des entreprises de construction à adopter progressivement des systèmes modernes de construction, à même de réduire les coût et les délais de réalisation. Ces mesures comprennent, notamment, l’élaboration d’une short-list visant le classement des maîtres d’œuvre, en fonction de leurs performances, ce qui permettrait une répartition équitable du plan de charges, une réduction des délais de réalisation, ainsi que l’élaboration de nouveaux cahiers de charges imposant le recours au produit local.
Obligation aux maîtres d’œuvre étrangers de consacrer 30% des marchés à la sous-traitance locale
Aussi, décision a été prise par le département de l’Habitat, de réserver désormais quelque 20% de la commande publique dans le secteur, aux jeunes entreprises créées dans le cadre de l’ANSEJ, la CNAC et l’ANGEM. Ceci, sans compter le fait que les maîtres d’œuvre étrangers seront soumis à l’obligation de consacrer 30% des marchés de sous-traitance aux entreprises locales, comme l’a stipulé le ministre qui rappellera que le nombre des jeunes entreprises qui contribuent au programme du secteur s’élève à 900. Celles-ci prennent en charge, actuellement, la réalisation de pas moins de 24.000 logements. Il faut dire que cette mesure d’obliger les entreprises étrangères à consacrer le tiers des parts de marchés de la sous-traitance aux entreprises locales et celle d’accorder aux jeunes entreprises créées dans le cadre de l’ANSEJ, la CNAC et l’ANGEM près de 20% de la commande publique ont pour objectif de permettre aux maîtres d’œuvre nationaux d’«assurer une prise en charge totale du programme de développement».
Cela dit, le ministre a appelé ces entreprises à créer des joint-ventures avec des entreprises privées et étrangères aux fins de tirer avantage de leurs expériences respectives. Il faut savoir, par ailleurs, que pour ce qui concerne les matériaux de construction, la nouvelle feuille de route vise à atteindre «un taux d’intégration national de 100%, à travers l’utilisation exclusive de matériaux locaux et la création de zones d’activité consacrées partiellement à la production de ces matériaux».
Vers la promulgation de nouveaux textes réglementaires
Évoquant ensuite l’aspect réglementaire, le ministre de l’Habitat, de l’Urbanisme et de la Ville a révélé que son département s’attelle actuellement à la régulation du métier d’entrepreneur, à travers la promulgation de textes règlementaires. M. Abdelwahid Temmar n’a pas écarté «l’éventuelle création d’un Conseil national du bâtiment, pour la préservation du patrimoine architectural national et la protection de l’identité nationale». Enfin, et pour ce qui relève de la question de l’urbanisme, le ministre a signalé que «la loi 29-90 relative à l’aménagement et à l’urbanisme est en cours de révision», mettant en avant que la nouvelle loi est à même de renforcer davantage les outils de contrôle, tout en introduisant, de manière permanente, une démarche visant à régulariser les bâtisses non conformes.
Source:Elmoudjahid le 22-10-2017