Au demeurant, les émeutes qui émaillent quotidiennement la quasi-totalité des régions du pays surgissent, le plus souvent lors des opérations de distribution des nouvelles habitations par les autorités locales. A l’évidence, les conditions d’attribution, aux yeux des citoyens, obéissent beaucoup plus au “clientélisme” lié aux intérêts des féodalités locales qu’aux priorités objectives. Et pourtant, s’il y a un secteur, où de grandes réalisations ont été accomplies par l’Etat algérien, c’est bien celui du logement. La formule AADL qui a permis aux catégories sociales moyennes d’accéder à un toit, a été, pour des raisons inexplicables, stoppée court. Il semble que le nouvel exécutif veuille la relancer. Il est vrai, paradoxalement, que la majorité des Algériens reconnaissent que le secteur du logement a connu ces dernières années une activité remarquable, perceptible à travers les réalisations déjà effectuées durant le plan quinquennal 2005-2010 et d’autres en cours de livraison. Pour ce qui est du plan 2010- 2014,
2 000 000 de logements sont programmés dont 1 200 000 seront livrés durant la période quinquennale. Parmi ces habitations, 800 000 devront êtres de nature socio-locative et le reste (1 200 000), bénéficieront de l’aide de l’Etat (logements socio-promotionnels et ruraux). Dans ce même contexte, il est prévu la résorption de l’habitat précaire pour son éradication totale. Il reste que cette dynamique, dont les retombées sociales et économiques sont indéniables en termes de croissance, de création d’emplois et de relance de l’investissement, devra tendre vers plus de qualité, de maîtrise des coûts, du respect des normes anti-sismiques et de transparence dans les critères et les modalités d’affectation des logements. Par ailleurs, les pouvoirs publics seraient bien avisés de combattre plus énergiquement deux fléaux qui tendent à devenir structurels dans ce secteur. Le premier est relatif à la corruption notamment au niveau des collectivités locales. Qui ne sait que compte tenu du bas prix de cession des logements sociaux par rapport aux prix du marché de l’immobilier, certains citoyens recourent à la “chipa” pour acquérir un appartement.
Source: Liberté