Alors que l’Algérie fait face aux nouvelles mutations mondiales, l’intégration du programme national d’efficacité énergétique demeure un pilier porteur dans sa transition écologique. Il est d’ailleurs attendu de ce programme, à l’horizon 2035, « un investissement d’environ 300 milliards de dinar, générés dans soit environ 54 % d’apport de l’Etat, le reste est financé par les taxes énergétiques », a indiqué Tahar Moussaoui, chef de département Bâtiment à l’Agence Nationale pour la Promotion et la Rationalisation des énergies (Aprue). C’était lors d’une conférence sur l’efficacité énergétique et l’éco-construction en Algérie organisée le jeudi à l’hôtel El-Aurassi (Alger), par la filiale du groupe Cevital, OXXO, et le Centre de Développement des Energies Renouvelables (CDER).
Le représentant d’Aprue a également ajouté que le résultat attendu en terme d’économie globale d’énergie est « de 63 millions TEP (tonne équivalent pétrole), la création de 22.000 emplois et enfin 130 millions de CO2 à éviter ».
Se voulant plus alarmiste, le Docteur Imessad Khaled, directeur de la division thermique au CDER a fait savoir qu’ « avec un scénario de laisser aller actuel, tout ce qu’on va produire en hydrocarbures, à l’horizon 2030, 2035, va à peine subvenir à notre consommation et là il s’agit de notre sécurité énergétique, qui est en jeu ». Tout en assurant que « si on arrive à éliminer la crise de logement, une autre crise va se profiler à nous. Il s’agit de la crise énergétique qui va être peut-être plus dangereuse ».
En effet, le bâtiment constitue un enjeu stratégique dans la lutte contre le changement climatique, qui est en tête des secteurs énergivores. « D’abord le secteur du bâtiment avec 40% de consommation d’énergie, suivi du secteur du transport avec 33 % et puis vient en troisième position le secteur de l’industrie, qui devait être premier si on avait une bonne santé économique », a ajouté le Dr. Imessad.
La conférence a également été marquée par l’intervention du chercheur en économie au CDER, le docteur A. Akbi, qui a apporté sa vision sur la situation énergétique du pays. Selon lui, « la consommation nationale évolue considérablement, elle a doublé depuis les années 2000, tandis que la production des énergies primaires reste stable » ce qui en résulte une réduction de « notre capacité d’exportation ».
Pour pallier à ce « problème » il propose la réduction de la consommation énergétique qui va permettre de « réduire le coût total des subventions et permettre d’accroitre la capacité d’exploitation ». Et d’enchérir que « dans le cas algérien, l’efficacité énergétique va accroitre les revenus, ce qui n’est pas le cas ailleurs dans le monde ».
Par ailleurs, la conférence était une occasion à l’entreprise OXXO de proposer ses solutions pouvant être mises en œuvre par tous les secteurs, en termes de performance énergétique. Pour bien expliquer leurs solutions, l’entreprise a fait appel à un cabinet de conseil français, « TBC », représenté par B. Favre, qui a fait une étude sur les menuiseries extérieures, en identifiant le gain énergétique grâce au double vitrage.
Source:Liberté