Durant ces dernières semaines, des dizaines de familles se disant «exclues injustement» des opérations de relogement, organisent de temps à autre des actions de protestation en bloquant des axes routiers. Ce fut le cas des contestataires non retenus dans la dernière opération de relogement des 1.600 familles de Sidi El-Bachir qui sont sortis, tard dans la soirée, pour bloquer la circulation sur une partie du 4ème boulevard périphérique et tous les accès menant au village. Les protestataires avaient alors placé des blocs de pierres et se sont installés sur la route, réclamant leur droit à un logement, au même titre que tous les autres «recasés». Un important dispositif de sécurité déployé sur les lieux, a permis d’apaiser les esprits et de rétablir la circulation après plusieurs heures de blocage et désagrément pour les nombreux automobilistes pris au piège sur les axes fermés à la circulation. Et il a fallu pour cela, attendre l’intervention du chef de daïra qui a promis de recevoir dès le lendemain matin, des «représentants» des familles contestataires ainsi que l’examen de toutes les demandes de recours. Une semaine plus tard, ce fut au tour des familles non encore relogées du quartier E derb d’exprimer leur impatience et leur colère en allant bloquer le boulevard Maâta au niveau de l’intersection menant vers la place Bendaoud et le Bd Hammou Boutlélis, ainsi que le tramway. Utilisant des pierres et des bacs à ordures pour bloquer cet axe routier menant à la place du 1er Novembre, les contestataires reproduisaient le même scénario d’expression des attentes et revendications des familles mal-logées ou en attente d’un logement neuf. «Certains demeurant dans les mêmes conditions que nous, ont été relogés, alors que nous, nous attendons toujours ce jour où nous aurons enfin droit à un toit décent…». C’est là en résumé, le contenu principal de la revendication affichée par les protestataires qui, par ce genre d’action, veulent surtout interpeller et «mettre de la pression» sur les pouvoirs publics locaux engagés. Il est vrai, sur plusieurs fronts aussi bien sûr, le relogement des occupants de bidonvilles devant être rasés, que sur la distribution de logements aux nombreux mal-logés des vieux quartiers, détenteurs de décisions de pré-affectation. Une tâche loin d’être simple et facile à mener, en raison non seulement du déficit et des retards de livraison de logements, mais également à cause de certains paradoxes et insuffisances dans la maîtrise des dossiers, la rigueur des procédures et la transparence totale des actions inscrites dans cette politique d’affectation des logements.
Source: Ouest-tribune du 26/01/2019