En dépit des quotas distribués et des différents programmes réalisés, le logement reste la principale préoccupation des citoyens à Jijel. Nombreux sont ceux qui guettent la prochaine distribution d’un quota de plus de 800 logements par la commission de daïra qui est sur le point de parachever la liste des bénéficiaires, selon des sources informées.
C’est d’ailleurs ce qui pousse des postulants à se rassembler chaque lundi devant le siège de la daïra dans l’espoir d’avoir des nouvelles de cette distribution. “C’est pour le logement que tout ce beau monde est là, c’est le rendez-vous de chaque lundi. Depuis neuf mois, on dit que le chef de daïra ne reçoit pas les citoyens à cause du coronavirus.
Les gens sont inquiets, le logement c’est leur sujet de préoccupation”, lance un citoyen rencontré aux abords du siège de la daïra de Jijel et qui est lui-même concerné par ce dossier dans l’espoir de triompher d’un toit pour sa famille.
“Je n’ai pas où aller, j’attends-moi aussi un logement”, lâche-t-il, non sans remarquer que “dans d’autres wilayas, d’importants quotas de logements sont distribués aux citoyens, alors qu’à Jijel, peu de programmes sont réalisés”.
Au-delà de ce sentiment de frustration dont fait part ce demandeur de logement, c’est tout ce dossier qui reste ouvert dans la wilaya de Jijel. Si d’importants programmes ont été réalisés, permettant à un grand nombre de citoyens de bénéficier d’un appartement, la situation reste loin de satisfaire les besoins de tous les demandeurs de logement.
C’est le cas à El-Milia, qui fait face à une véritable crise du logement depuis l’éclatement de l’affaire des blocs fissurés de la cité Tabriht. Depuis une décennie, le peu de programmes de logements sociaux locatifs réalisés sont directement orientés au relogement des familles habitant ces blocs.
En tout, ce sont 588 logements dont 399 qui vont être incessamment affectés à cette opération et régler ce problème des habitations menaçant ruine dans cette cité.
Ce lot de logements était pourtant prévu pour absorber la demande locale sur le logement avant d’être consacré au relogement des habitants de cette cité, notamment au vu des dégâts causés par les graves fissures des blocs.
Menaçant ruine, cette cité, construite pourtant au début des années 2000, devra incessamment être abandonnée et vidée de ses habitants, privant ainsi le parc local de logements d’un lot de 588 unités.
Les demandeurs de logements, dont le nombre augmente de jour en jour, doivent prendre leur mal en patience et attendre qu’un éventuel autre programme social locatif soit lancé.
D’ici là, ces derniers restent dans le désarroi, à l’image de ce groupe de sous-locataires de 34 personnes dont les familles se sont retrouvées à la rue, après avoir quitté les appartements qu’ils sous-louaient à la cité Tabriht.
Apprenant la prochaine évacuation de cette cité, les locataires principaux de ces appartements sont venus reprendre dans la précipitation leurs biens pour éviter de subir les représailles de l’OPGI qui a dépêché un huissier de justice pour vérifier l’identité des occupants des logements sous-loués.
Et c’est là que la mésaventure de ces infortunés sous-locataires a commencé, en se retrouvant, du jour au lendemain, sans abri. “Nous sommes dans la rue parce que nous n’avons pas trahi la confiance des locataires qui nous ont loué leurs appartements. Nous espérons que l’État nous trouvera une solution”, clament-ils.
AMor Zouikri, Liberté du 6.12.2020