Le président de l’AGEA, Mouloud Khelloufi, a appelé à l’uniformisation des prix en vigueur dans toutes les formules du logement public. Pour lui, il n’y a pas de raison que le prix de construction du mètre carré dans le logement social soit très inférieur par rapport à ceux appliqués pour les logements AADL et promotionnels.
Les prix proposés par les promoteurs publics sont à l’origine du faible engouement des entreprises nationales de construction pour les projets de logements publics, a affirmé le président de l’Association générale des entrepreneurs algériens (AGEA), Mouloud Khelloufi.
Lors d’une conférence de presse en marge de la réunion du bureau national de l’AGEA, M. Khelloufi a estimé que le prix de construction du mètre carré en vigueur actuellement dans les différents programmes de logement « n’encourage pas les entrepreneurs à s’engager dans ces projets et ne garantit pas une marge de bénéfice raisonnable ».
Dans ce contexte le président de l’AGEA a appelé à l’uniformisation des prix en vigueur dans toutes les formules du logement public, estimant qu’il n’y a pas de raison que le prix de construction du mètre carré dans le logement social soit très inférieur par rapport à ceux appliqués pour les logements AADL et promotionnels.
Le faible engouement pour les projets de logement public est dû également aux cahiers de charges qui imposent un délai de réalisation que les entrepreneurs algériens ne peuvent pas respecter.
Les cahiers des charges concernant les projets de logement public prévoient la réalisation de 500 unités dans un délai ne dépassant pas 18 mois, une durée « non raisonnable », selon Khelloufi, à l’égard des entraves techniques et administratives.
L’AGEA procède à l’élaboration de cahiers des charges qui sera soumis prochainement au ministère de l’habitat dans le cadre de la préparation du lancement de la troisième short list qui concerne les entreprises intéressées par la réalisation de projets comptant moins de 400 logements par projet.
S’exprimant sur l’implication des entreprises algériennes à l’industrie du logement, M. Khelloufi a annoncé que plusieurs entreprises affiliées à l’AGEA, s’apprêtaient à examiner des projets d’unités avec une capacité de production annuelle de 2 000 logements chacune mais la réussite de ces projets, selon lui, restait liée à la priorité accordée aux initiatives nationales face à la forte concurrence étrangère.
Le président de l’AGEA a affirmé que les entreprises algériennes possédaient tous les moyens techniques pour la création de ces usines qui nécessitaient toutefois, des facilités en matière de financement bancaire de ces investissements avec des contrats de vente garantis pour une durée de cinq ans au moins.
En 2014, le ministère de l’Habitat, de l’urbanisme et de la ville avait lancé un appel à participation en direction des entreprises algériennes et internationales désirant créer des usines de logements au terme duquel il avait reçu 40 offres émanant dans leur majorité d’entreprises étrangères.
Les entreprises conventionnées avec le ministère bénéficient dans ce cadre de plusieurs avantages en matière d’investissement notamment en ce qui a trait au foncier industriel avec garantie d’achat du produit.
D’autre part, l’Association générale des entrepreneurs algériens a appelé à la règlementation des marchés pour l’acquisition des matériaux de construction de manière à permettre à l’entrepreneur de les avoir dans les délais et avec la qualité requise.
Les entrepreneurs algériens sont tenus d’utiliser les matériaux de construction locaux mais ils se plaignent de difficultés à contacter les producteurs et à obtenir les quantités désirées dans les délais fixés outre le problème de contrefaçon dont souffrent un bon nombre de marques algériennes.
Le président de l’AGEA a appelé à ce propos, à trouver un mécanisme pour la prise en charge des besoins en la matière sur le marché national et à combler le déficit à travers des autorisations d’importation au profit d’importateurs algériens conformément aux critères et tarifs établis.
Par ailleurs, l’association envisage de se réunir avec les organisations patronales pour examiner les différentes propositions visant à améliorer l’activité des entreprises et qui garantissent les modes de gestion de leur participation au programme de logements publics et à encourager les jeunes à aller vers les métiers du bâtiment et mettre fin au marché parallèle de la devise et la révision du taux d’imposition sur les bénéfices des sociétés tout en restant attachés à la règle 49/51% qui régit les investissements étrangers en Algérie.