La feuille de route que prépare le ministre de l’Habitat, de l’Urbanisme et de la Ville, Abdelwahid Temmar, pour son secteur sera la synthèse de toutes les mesures que recommanderont les huit ateliers de réflexion lancés par son département. Cette feuille de route englobe plusieurs volets, dont celui lié à l’urbanisme, avec la participation de tous les acteurs du secteur de l’habitat. Le ministre n’écarte pas, dans le cadre de cette concertation avec les experts et autres acteurs du secteur, la possibilité de réviser la loi sur l’urbanisme, le financement, le contrôle, la formation… afin d’accélérer la réalisation.
Parmi ces chantiers projetés, la tutelle abordera en priorité l’aspect lié à l’urbanisme. Il s’agit d’étudier toutes les lois actuelles et s’il y a une nécessité de révision ou d’adaptation, «personne ne peut nous empêcher de réviser la loi sur l’urbanisme, promulguée depuis vingt-sept ans», déclare-t-il. «Nous œuvrons actuellement à l’évaluation de l’arsenal juridique relatif aux projets d’aménagement du territoire et d’urbanisme afin d’intégrer de nouvelles formules», relève-t-il.
Il est prévu que le secteur organise aussi un atelier sur l’opération de réhabilitation des villes et des quartiers par le biais de l’Agence nationale de réhabilitation. Cet atelier sera présidé par le directeur de l’urbanisme, a expliqué le ministre. «Il est temps que l’Agence nationale de réhabilitation revienne à ses missions et que le diagnostic soit fait par les experts, et ce, même en dehors du ministère de l’Habitat», estime-t-il. Cette feuille de route adoptée est, selon M. Temmar, «conforme au plan d’action du gouvernement pour la poursuite des projets de logements, toutes formules confondues, dont la réalisation des projets de logements promotionnels aidés (LPA) dans sa nouvelle formule».
Le LPA sera relancé sous une nouvelle forme qui tiendra compte des insuffisances relevées lors de sa mise en œuvre durant les années passées et des préoccupations exprimées par les souscripteurs et les promoteurs immobiliers. Il avoue, à ce propos, que son département s’attelle à mettre en œuvre tous les programmes de logements. «Des efforts supplémentaires seront consentis afin d’aller de l’avant pour le règlement de la crise du logement à travers notamment la consécration de la décentralisation de certaines décisions du secteur et l’allègement des procédures», a soutenu Abdelwahid Temmar lors de l’ouverture de de la cérémonie de remise du Prix national d’architecture pour l’année 2016, organisée, hier, au palais de la culture Moufdi-Zakaria.
En dépit de la situation économique difficile que traverse le pays, M. Temmar pense qu’il faut trouver des solutions pour le financement direct du logement par l’État à 100%. «Il faut aller vers le partenariat public-privé en matière de financement pour la réalisation des projets.» Le ministre a également parlé de l’aspect relatif à la gestion des projets car, selon lui, «il faut penser à gérer l’habitat après l’avoir produit».
À propos du dossier du vieux bâti, le ministre a précédemment signalé le manque de suivi de l’application du décret relatif à ce genre de construction, ajoutant que deux ans après la promulgation du décret 15-19, il est temps de s’interroger si ce «dernier est toujours adéquat notamment avec l’intégration du permis de construction électronique». «Rien n’empêche sa révision face aux actuelles exigences», précise-t-il.
Le département de l’Habitat a ouvert aussi un atelier sur le traitement électronique des dossiers à distance. Ce qui permettra au citoyen de suivre l’état d’avancement de son dossier de logement et de connaître les droits et les obligations à distance, l’assainissement des dossiers et les agréments des promoteurs par voie électronique.
Le ministre indique que l’opération de réflexion autour du permis de construction électronique doit être maîtrisée dans son aspect juridique en coordination avec le ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales.
Un autre atelier relatif au contrôle est prévu aussi par la tutelle. «14 wilayas enregistraient un manque dans les inspections d’urbanisme. Il est impossible d’assurer un contrôle urbain total», remarque-t-il.
Source:Liberté 15-10-2017