Combien sont-ils ceux qui ne remplissent pas les conditions d’accès aux logements tous types confondus (Aadl, LPP…) ? Si aucune statistique officielle ne permet de cerner leur nombre, il n’en demeure pas moins que des personnes exclues d’accès à ce type de logement se manifestent quotidiennement. Le cas du citoyen, Karim Tizi, en est l’illustration parfaite d’une situation de non-droit et de déni social. Ils sont certainement des centaines à être confrontés à une situation similaire. En effet, Karim Tizi ne devrait pas être le seul à se trouver dans la faille d’un système qui n’a pas pris en considération leurs cas. Ce citoyen n’ouvre pas droit au logement social locatif (LSP) destiné au citoyen, dont le revenu est inférieur à 24 000 dinars. Il n’ouvre pas droit, non plus, au logement Aaadl location-vente, réservé aux citoyens, dont le revenu est compris entre 24 000 et 108 000 dinars. Le comble pour Karim Tizi, et pour tous ces cas qui lui ressemblent, il se trouve exclu même de la formule de Logement promotionnel public (LPP) destinée aux citoyens, dont le revenu se situe entre 6 fois le SNMG mensuel (108 000 dinars) et 12 fois le SNMG, soit 216 000 dinars par mois, qui sont aussi éligibles au crédit bonifié de 3%. La raison de leur éligibilité au logement LPP est due au fait que leurs salaires dépassent de 12 fois le SNMG. Sauf que le salaire de Karim Tizi ne dépasse le SNMG que de 12 000 dinars. En somme, 12 000 DA) peuvent-ils constituer un litige, et par conséquent priver ce citoyen de bénéficier d’un logement. Pourtant l’accès au logement est garanti par la Constitution. Du coup, Karim Tizi se trouve otage de 12 000 dinars.
L’exclusion du logement constitue l’un des principaux facteurs d’exclusion sociale : avoir un toit est, en effet, un élément essentiel à la sécurité des individus, et en être privé amène toutes sortes de difficultés. Dans sa lettre qu’il a transmise à notre rédaction, Karim Tizi s’interroge s’il est «citoyen algérien à part entière». Il craint pour ses trois enfants et sa femme au foyer qui risquent de se trouver un jour dans la rue par faute d’un système défaillant qui les a privés d’accès à tout type de logement.
Un salaire dépassant 12 fois le SNMG de 12 000 dinars ne permet pas l’achat d’un logement auprès d’un promoteur immobilier. Après avoir frappé à toutes les portes, Karim Tizi ne sait pas à quel saint se vouer. Il prend son mal en patience. À travers ce cas, l’État se doit de revoir sa formule pour intégrer Karim Tizi, et les centaines d’autres cas ayant le même revenu et qui se trouvent confrontés à la même situation, de logement.
Source: le Courier d’Algerie