Les responsables du secteur urbain Bouamama n’ont pas attendu longtemps pour s’attaquer au phénomène des constructions illicites. En effet, trois jours après le recensement d’une quarantaine de constructions illicites inhabitées érigées sur le domaine forestier, au niveau du site d’El Hassi, les agents de la commune ont procédé hier à la démolition de 22 constructions complètes et une douzaine en cours de construction, a-t-on appris de sources proches de l’APC d’Oran. Nos sources indiquent que tous les moyens ont été mobilisés pour la réussite de cette opération qui s’est déroulée sans incidents. Nos sources ajoutent que les services du secteur urbain poursuivent les opérations de démolition de toute construction illicite nouvelle. Ces constructions, soulignent nos interlocuteurs, étaient inoccupées et prêtes à être vendues. En effet, une quarantaine de constructions illicites sont programmées à la démolition à El Hassi. Il y a trois jours, une commission composée de plusieurs services a effectué une opération de contrôle au niveau du bidonville d’El Hassi et a pu recenser quarante nouvelles constructions illicites qui sont prêtes à être revendues à des personnes sans logements, avec l’espoir d’obtenir plus tard un logement dans le cadre des opérations d’éradication de l’habitat précaire. A ce titre, une correspondance a été adressée au wali d’Oran pour l’obtention d’une autorisation de démolition dans les plus brefs délais. Alors que des instructions fermes ont été adressées par le wali à l’ensemble des services concernés pour éradiquer toute nouvelle construction illicite sur le domaine public, de nouvelles constructions ont été érigées depuis cet été au niveau du site dit Coca, notamment à la sortie du bidonville en allant vers la corniche supérieure. Ce bidonville, qui ne cesse de s’étirer au fil des ans, happe chaque année des parcelles de la forêt. Au moins une dizaine de constructions illicites ont été construites depuis le début de l’année au niveau de ce site ainsi que de celui situé près du terminus des bus. Erigé sur le domaine forestier, le bidonville en perpétuelle extension n’a pas épargné des arbres plantés le long de l’axe routier et qui ont été tout simplement arrachés pour permettre la construction d’habitations précaires et l’extension du bidonville au lieudit Coca. Une zone connue depuis longtemps pour son phénomène de «bidonvilisation» qui semble devenir irréductible. Ce phénomène des constructions illicites est devenu aussi un business. Les constructions sont vendues et revendues, d’autres en location, une vraie mafia s’y est érigée. Il est à noter que depuis le début de l’année, la campagne de lutte contre les constructions illicites dans les zones forestières, lancée par la conservation des forêts, a permis de récupérer 240 points forestiers et l’éradication de 2.620 constructions illicites. Toutefois, le phénomène persiste et des individus véreux s’adonnent toujours à des pratiques astucieuses, en érigeant des constructions illicites et les revendant dans un délai très court avant que les services concernés n’entament les procédures de démolition.
Source : Lequotidien d’oran du 1er oct 2018