Ils crient à l’injustice, suite à la démolition de leurs habitations, au moment où des propriétaires de constructions illicites au bord de l’eau à Hadjadj, sur le domaine de l’État, ne sont guère inquiétés.
Les tractopelles, bulldozers et autres engins de chantier ont laissé derrière eux une véritable scène apocalyptique de désolation et de destruction après la démolition manu militari par les autorités de la wilaya de 46 habitations en cours de construction dans ce douar isolé de tout, appelé El-Hachem (commune de Sayada, daïra de Kheireddine). Des propriétaires des logements, possédant des livrets fonciers mais n’ayant pas obtenu encore de permis de construire, ont laissé éclater leur colère au moment de notre arrivée sur place, car ayant eu vent que nous sommes journalistes, en compagnie de confrères de la télévision privée, pour interpeller le wali de Mostaganem, Rabehi Mohamed Abdenour, désormais dans le viseur des habitants qui se considèrent comme victimes de ces démolitions impromptues qui ont eu lieu à 3h30, mercredi, c’est-à-dire au beau milieu de la nuit, sans préavis ! Le noyau du problème d’après les nombreux habitants concernés est que l’ensemble de leurs habitations ont été construites “sur le terrain d’un privé dont le lot est convoité par des magnats de l’immobilier haut placés et que cette histoire d’absence de permis de construire n’a été qu’un prétexte pour légitimer cette opération de démolition que les autorités de wilaya ont menacé de poursuivre dès dimanche”. En effet, un habitant, Semmar Mohammed, rencontré sur place entre les gravats et débris des maisons détruites, nous a indiqué que “les services de la wilaya nous ont dit qu’ils reviendraient dimanche pour achever la besogne et démolir le reste des habitations encore debout”. La scène est digne d’un bombardement aérien tant le tableau qu’offre le paysage des maisons démolies rappelle une guerre qui vient à peine d’avoir eu lieu. “Nous nous retrouvons à la rue après cette démolition et où allons-nous partir maintenant ? Nous n’avons bénéficié d’aucun logement de l’État”, ont clamé de nombreux villageois présents sur place. Le même scénario s’est produit il y a quelques jours à Bahara, une localité côtière de la daïra de Achaâcha, où huit habitations construites sans autorisation, malgré la possession d’actes de propriété, ont été démolies tandis que d’autres furent épargnées par les arrêtés préfectoraux de démolition, selon le témoignage de l’un des concernés, Salim Hadj Chérif, qui a acquis le lot de terrain avec livret foncier dans le village de Bahara pour passer la saison estivale, mais s’est vu démolir sa maison “un vendredi matin pour défaut de permis de construire”. Tous les habitants touchés par les opérations de démolition ont demandé aux autorités compétentes une alternative à leur situation pour une solution équitable.
source:Liberté