« Tous les projets programmés doivent démarrer. Nous poursuivons leur réalisation sans aucun changement », a indiqué le ministre de l’Habitat, de l’Urbanisme et de la Ville, M. Abdelwahid Temmar, précisant que « les efforts ne cessent de s’accroître » pour aboutir au lancement prochain de 330.000 logements, dont les travaux n’ont pas encore démarré, et ce, au titre du programme de réalisation de 1.600.000 logements, parmi lesquels 55.000 à Alger et 120.000 logements AADL ainsi que d’autres formules ».
«Notre objectif est d’élargir le champ des formules de construction et non pas de le changer », a-t-il précisé, hier, lors de son intervention à l’ouverture des travaux du deuxième atelier dédié aux entrepreneurs de réalisation des projets d’habitat. Le ministre a indiqué que la relance de ces chantiers figurait au titre des priorités du plan d’action du secteur, ajoutant que « 50% des programmes de réalisation de logements sont prêts et attendent que soient réglés les problèmes ayant trait au foncier ». Pour le premier responsable du secteur, le lancement des travaux de ces programmes nécessite « un important effort » et un « strict respect du planning de réalisation ». La priorité pour le secteur consiste en l’aspect urbanistique, a ajouté le ministre, qui a exprimé sa satisfaction au sujet de l’exploitation du produit national dans les projets de construction, ce qui aide à réduire la facture d’importation des matériaux de construction et le taux de chômage. A cet effet, il sera procédé à l’ouverture d’ateliers de formation fournissant les ressources humaines nationales capables de réaliser ces projets, a précisé le ministre, soulignant que cette formation doit toucher le simple citoyen. A ce propos, un travail de coordination sera mené avec le ministère de la Formation professionnelle. Le marché de la location sera aussi à l’étude à travers un atelier de réflexion. Les infrastructures publiques feront aussi l’objet d’un travail de réflexion. Pour ce qui est du dossier relatif à l’achèvement des constructions dans le cadre de la loi 15-08, le ministre n’a pas donné des statistiques mais a insisté sur le fait que « l’Etat soit présent en matière de contrôle ».
Pour ce qui est du planning tracé pour l’aboutissement des différents ateliers, le ministre a souligné que tout atelier doit faire ressortir le coût de la proposition, ajoutant que son département établira un planning en prenant en considération les priorités, mais aussi la procéduralité d’une révision de la loi et de la situation financière du pays.
Aller vers un partenariat public-privé
A cette occasion, le ministre a souligné qu’il y a une crise économique, d’où la nécessité de trouver des solutions, notamment en matière de financement direct du logement par l’Etat. Pour mieux illustrer ses dires, il a indiqué qu’ «il faut aller vers le partenariat public-privé en matière de financement pour la réalisation des projets. C’est une manière de diminuer la forte demande sur le Trésor public ». Le ministre a également parlé de l’aspect relatif à la gestion des projets car, selon lui, « il faut penser à gérer l’habitat après l’avoir produit », soulignant l’importance de l’environnement urbanistique dans lequel est construit le logement. Selon lui, une « grande carence » est enregistrée également en matière de recouvrement qui nécessite « une gestion rigoureuse pour escompter les espérances attendues. D’après les statistiques, les recouvrements ne dépassent pas les 24% du taux global, dont certaines wilayas n’ont même pas pu atteindre les 10%.
Urbanisme : Vers la révision de la loi 90-21
Concernant l’urbanisme, l’atelier qui lui a été dédié a porté sur cinq sujets, a détaillé le ministre, qui l’a qualifié de « plus important » des ateliers. Il s’agit d’étudier toutes les lois actuelles et s’il y a une nécessité de révision ou d’adaptation, en particulier, souligne-t-il, la loi 90-21 (du 21 décembre 1990) qui doit être revue pour la mettre en adéquation avec les nouveaux concepts du secteur. « Personne ne peut nous empêcher de réviser la loi sur l’urbanisme, promulguée depuis 27 ans », dit-il, ajoutant que tout ce qui concerne l’aspect économique, écologique, esthétique… des constructions doit être revu. M. Temmar a également parlé de l’aspect relatif à la gestion des projets car, selon lui, « il faut penser à gérer l’habitat après l’avoir produit », soulignant l’importance de l’environnement urbanistique dans lequel est construit le logement, en plus de « l’implication » du citoyen.
Il est prévu que le secteur organise aussi un atelier sur l’opération de réhabilitation des villes et des quartiers par le biais de l’Agence nationale de réhabilitation. Cet atelier sera présidé par le directeur de l’urbanisme, a expliqué le ministre, qui a affirmé qu’ «il est temps que l’Agence nationale de réhabilitation revienne à ses missions et que le diagnostic soit fait par les experts, et ce, même en dehors du ministère de l’Habitat ». En outre, le ministre a évoqué le dossier du vieux bâti, signalant le manque de suivi de l’application du décret relatif à ce genre de construction, ajoutant que deux ans après la promulgation du décret 15-19, « il est temps de s’interroger si ce dernier est toujours adéquat, notamment avec l’intégration du permis de construction électronique ». « Rien n’empêche sa révision face aux actuelles exigences », a-t-il enchaîné. Entre autres ateliers, le ministre a cité celui relatif au contrôle, déplorant « l’absence d’un plan pratique, tout en proposant la relance des structures de contrôle, qui doivent « jouer leur plein rôle », sachant que le ministère avait une direction générale de contrôle qui a été dissoute en 2012. « Il faut rétablir l’organisation du plan de contrôle ». Pour cela, a indiqué le premier responsable du secteur, un travail de concertation est en voie d’être fait avec le ministère de l’Intérieur. « Le contrôle concerne la direction d’urbanisme, comme elle intéresse aussi les APC et la police d’urbanisme. Donc un travail de concertation se fera avec toutes les parties en rapport avec le contrôle urbanistique. « Il est impossible d’assurer un contrôle total ». « Il y a une anarchie dans l’urbanisme, il faut établir un diagnostic, vu l’importance du contrôle et l’usage de la technologie dans celle-ci », a-t-il ajouté.
Nouvelle circulaire pour éviter l’effondrement des bâtiments
Le ministre de l’Habitat et de l’Urbanisme, Abdelwahid Temmar, a indiqué qu’une nouvelle circulaire entrera en application prochainement et qui concerne l’effondrement des bâtiments, dans le but d’éviter les scénarios qui se sont déroulés dernièrement dans la capitale. « Je viens de signer cette circulaire. Elle sera mise en application pour établir les priorités avant l’attribution du permis de construire, surtout, pour les habitations qui nécessitent une démolition…Cela permettrait d’avoir une meilleure organisation sur l’attribution du permis de construire, notamment de mettre le citoyen hors de tout danger », a-t-il expliqué, en précisant que cette circulaire va être distribuée à l’échelle locale pour avoir une meilleure application. Pour le premier responsable, il est temps que les 7.000 architectes « jouent leur rôle ».
Source:Elmoudjahid le 17-09-2017